Mais An , le roi des dieux, de lui répondre :
« Ma fille veut donc abattre ce pays :
mais pourquoi ?
Inanna veut abattre ce pays :
mais pourquoi ?
Elle veut abattre l’Ebih : mais pourquoi ?
Il a répandu sa craint e et sa terreur
jusqu’au séjour des dieux !
Il a répandu son épouvante
jusqu’à la résidence des Anunna !
Il a répandu sa crainte et sa terreur
parmi la terre entière !
Ce pays a répandu son éclat surnaturel
jusque sur la montagne !
Ses hauteurs, avec arrogance, se dressent jusqu’au ciel !
Les fruits comblent ses jardins florissants :
la luxuriance s’y étale !
Ses arbres élancés emplissent les profondeurs du ciel :
comme ils sont beau à voir !
Sous leur branches entrelacées,
L’Ebih fait circuler des couples de lions ;
il y a laissé se multiplier à l’excès ours et cerfs ;
il a fait errer çà et là des aurochs
parmi ses opulents herbages,
et des chevreuils s’accouplent entre ses « cèdres » montagneux !
Sa crainte et sa terreur ne t’y laisseront pénétrer !
Le terrifique éclat surnaturel de ce pays,
nul n’y peut faire face, ô jeune femme Inanna.
Victoire d’Inanna sur l’Ebih, v.111-129
Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.]]>