Commentaires sur la glorification de Marduk; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

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Mais il nous reste aussi un fragment théologique, de tradition certainement ancienne, peut-être même antérieure à l’ Enûma eliš, et qui, pour mieux répondre, apparemment, au sentiment que l’on éprouvait de la supériorité ontologique des dieux en même temps que de leur hiérarchie dans l’échelle des valeurs surnaturelles, leur conférait pour symbole, indicatifs et idéogrammes, les concepts les plus immatériels et abstrait que l’on connût alors : les nombres. Celui de dix est attribué à Marduk, celui de quarante à Éa, et celui de cinquante à Enlil. Ici, non seulement Marduk apparaît « composé » en quelque sorte de sa propre valeur cumulée avec celle de son père, Éa (10+40=50), mais, tout en étant lui-même, il reçoit en fait le rôle d’Enlil, souverain des dieux et des hommes, celui-ci passant, du coup, comme Anu avant lui, au rang de deus otiosus : n’est-il pas éloquent, alors, qu’après lui avoir conféré, en « noms » divers, son propre chiffre, dix, on le porte ensuite, par une seconde surérogation, à cinquante ?

L’épopée de la création,pg 673.

Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.

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