Le mythe de nergal et Éreškigal a été calculé pour concilier les deux traditions et expliquer comment et pourquoi l’Enfer, d’abord sous la mainmise d’Éreškigal, était ensuite tombé sous celle de Nergal. Suivant le système de bipartition de la société divine sur le modèle de l’univers séparé en deux pôles verticaux, l’En-haut et l’En-bas, on y a représenté Nergal comme ayant appartenu d’origine aux groupes des divinités du ciel (peut-être un souvenir de cet état premier se reflète-t-il, en l’autre pièce, dansce nom de Gugal-anna : Grand taureau céleste, donné, on vient de le voir, au « prince consort » de la reine infernal?). Les deux versions de notre mythe partent donc des mêmes données : en-bas, Éreškigal seule souveraine et , en-haut, nergal membre de la cour céleste ; et aboutissent au même résultat : Nergal lié à Éreškigal et devenu souverain de l’Enfer ; par le même moyen terme : le mariage entre eux.
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Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.
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