(ndlr:Anzû après avoir volé les pouvoir d’Enlil, et provoqué ainsi la paralysie de la machine de l’univers, une assemblée des dieux se réunit afin de trouver lequel parmi eux va s’attaquer au désormais très puissant Anzû)L’assemblée va proposer ainsi à la suite trois divinité de second rang, qui paraissent choisies parce que représentatives chacune d’une des trois grandes forces de la nature : l’eau (Adad, le « fontainier » céleste, celui qui fait couler les eaux d’En-haut) ; le feu (Girru) et le vent (Šara, n’est pas , comme tel, le dieu du vent ou de rien qui y ressemble, mais son nom évoque celui du souffle de l’air, en akkadien : šâru). Le président de l’assemblée les invite l’un après l’autre à s’en aller lutter à mort contre Anzû. Il leur promet en retour la célébrité, la supériorité, au moins « morale », sur tout les autres dieux et un pouvoir accru au maximum. ……… Mais l’un après l’autre, les trois refusent : la Montagne où s’est réfugié le coupable, leur paraît « inaccessible » et, sachant qu’avec ce qu’il détient à présent, Anzû est devenu tout puissant et capable de tout par sa seule parole,……. Tout se passe comme si les dieux de la Nature avaient été, par les auteurs du mythe, reconnus trop peu puissants, et obligé de céder la place à une personnalité indépendante, plus « jeune » et portant en elle-même toute sa force. Il est bien possible que se trahisse là une certaine évolution, un progrès de l’idée de la nature et du pouvoir divins.
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Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.