Il avait l’habitude
de téter, seulement,
le lait
des bêtes sauvages
Le pain
qu’ils lui présentèrent,
il le regardait
et l’examinait
avec méfiance :
car Enkidu
ne connaissait pas
de pain
pour s’alimenter ;
et la bière,
pour boire,
il n’y avait pas été accoutumé.
La courtisane
ouvrit la bouche
et s’adressa à lui :
« Mange du pain,
Enkidu :
C’est ce qu’il faut
pour vivre !
Bois de la bière :
C’est l’usage du pays !
Il mangea donc
du pain,
jusqu’à plus faim ;
et il but
de la bière :
sept chopes !
Son âme, alors, fut à l’aise
et ravie,
et son cœur,
en tel enchantement
que son visage
s’éclaira.
Il nettoya
à l’eau
son corps velu,
et s’étant passé
de l’onguent,
il ressembla
à un homme !
(ici homme, c’est le terme qui signifie « homme civilisé » au sens culturel du mot)
Tablette de Philadelphie, v.82-105
L’épopée de Gilgameš, Le grand homme qui ne voulait pas mourir, traduit de l’akkadien par Jean Bottéro, l’aube des peuples, Gallimard
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