Dans une pensée religieuse où l’on ne pouvait rien concevoir qui n’eût pas commencé, on s’est forcément interrogé maintes fois, depuis la nuit des temps, sur la venue à l’être des membres de cette société surnaturelle sans laquelle il était, pensait-on, impossible de rendre compte de la marche et de l’origine de l’Univers. Bien des réponses ont dû être apportées au cours des siècles, à ces questions, dont nous avons encore parfois de lointain échos. Par exemple l’idée, à la fois naïve et profonde, selon laquelle un dieu se serait donné naissance à lui-même : comme dans cette « prière » où le dieu Sîn/ Su’en est qualifié de « fruit qui s’est autocrée » parce qu’il est précisément comparé à un de ces produits végétaux qu’une sorte de force immanente fait naître et grandir.
Genèse : théogonies, pg 471
Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.
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