Le chant de Manéros, Enquête, Hérodote

Ils suivent les coutumes de leurs ancêtres et n’en adoptent point de nouvelles. Entre autres usages dignes de mention, ils n’ont qu’un seul chant, le chant de Linos, qu’on chante également en Phénicie, à Chypre et ailleurs; il porte un nom différent dans chaque pays, mais l’on s’accorde à y reconnaître le chant en usage en Grèce sous le nom de chant de Linos.; et, parmi tout ce qui m’a étonné en Égypte, il y a ce chant: je me demande d’où les Égyptiens l’ont pris. Il est clair qu’ils l’ont toujours chanté; son nom est, en Égyptien, Manéros: on m’a dit en Égypte que ce Manéros était le fils unique de leur premier roi, et qu’à sa mort (qui fut prématurée) les Égyptiens firent en son honneur ce chant de deuil, le premier et le seul qu’ils connaissent1.

 

 

1: Les documents Égyptiens ne connaissent pas de prince royal de ce nom. Le chant de Manéros (ou de Linos) semble bien être celui que chante le harpiste aveugle (voir article « Regarde-le, et maintenant bois et réjouis-toi, … »). Le Linos: chant de deuil qui déplorait, disait-on, la mort de Linos, fils d’Apollon et d’Uranie, tué par Apollon; dans Homère, il scande le travail des vendangeurs; on y voit la plainte rituelle sur la mort d’un dieu personnifiant la végétation, l’Adonis phénicien.

 

 

pg 200

   

L’Enquête, Livre II, Hérodote, Edition d’André Barguet, folio classique.

 ]]>

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.