-Le guerrier véritable ne doit se servir de ses armes que pour protéger les opprimés, et tu t’apprêtes à provoquer les Râkchasas qui ne t’ont pas outragé. Ô Râma, ne commet pas ce délit ! Ta seule obligation, c’est de dégager la parole de ton père. Vivons en solitaire et n’attentons à la vie d’autrui en aucune manière !
Ainsi parlait la craintive Vaïdehî (ndlr : Sîta) à son mari vénéré.
-Ton langage est censé, belle Sîta, mais souviens-toi que j’ai promis aux habitants des forêts aide et assistance contre leurs ennemis. N’ont-ils point fait appel à ma vaillance ? Et moi, j’avais honte de voir à mes pieds ceux aux pieds de qui j’aurais dû être. C’est pourquoi je tuerai les Râkchasas qui changent de forme. Certes, ces sages pourraient lancer leur malédiction contre ces monstres – et la malédiction est terrible dans la bouche d’un saint – mais ils ont aussi renoncé à la colère dans leur désir d’être parfaits. Lors donc, j’interviendrai en leur faveur. Les guerriers, m’as-tu dit, portent l’arc afin que l’on entendent plus la plainte des opprimés. Le moment est venu, je crois, d’appliquer ce principe.
pg 55
Le livre de la forêt; le Râmâyana; Ed. Devry.
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