Le jeûne indispensable à l'observance du brahmacharya; Gandhi.

En tant qu’aide extérieure au Brahmacharya, le jeûne est aussi nécessaire que le choix rigoureux des aliments et les restrictions de régime. Telle est la toute puissance des sens, qu’on ne peut s’en rendre maître qu’après les avoir bornés de toute part, en haut comme en bas. Chacun sait que les priver de nourriture les paralyse ; en sorte que le jeûne en vue de contrôler les sens est, je n’en doute pas, un précieux auxiliaire. Il est des êtres pour qui le jeûne est sans utilité, du fait que, s’imaginant que la privation automatique de nourriture suffit à leur conférer l’immunité, ils s’abstiennent de nourrir le corps, mais offrent en festin à l’esprit toute sorte de choses exquises et ne cessent de songer à ce qu’ils mangeront et boiront au terme de leur jeûne. Ce n’est pas ainsi que l’on arrive à contrôler le palais ni le désir charnel. Le jeûne est utile quand l’esprit collabore avec l’abstinence du corps ; c’est-à-dire : quand il cultive lui même le dégoût des objets que l’on refuse au corps. A la racine de toute sensualité, il y a l’esprit. Il s’ensuit que le jeûne est d’emploi limité -rien n’empêche celui qui jeûne de continuer à être la proie des passions. Mais on peut dire qu’il est, en règle générale, impossible d’éteindre le feu de la passion sexuelle sans l’aide du jeûne, que l’on est en droit de tenir pour indispensable à l’observance du brahmacharya.

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Brahmacharya (II); Autobiographie ou mes expériences de vérité; Mohandas Karamchand Gandhi; puf; 2007

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