Le tonnerre des villes et des routes; Charles Le Brun

….à voir l’espace si différent et les événements qui s’y succèdent si singuliers, on se demande parfois si la terre n’a pas atteint l’extrémité de son histoire. Coupée de son passé, furieusement jetée dans la zone de l’hypothétique, refusant ses racines et se hâtant sous les ciels nouveaux d’une liberté dont elle ne sait à peu près rien et surtout pas le prix, elle s’engage sur le plus étroit, le plus dangereux passage qui lui fût jamais donné de connaître.

La terre, la variable demeure, nôtre pour l’instant, qu’en reste-t-il aujourd’hui sous le tonnerre des villes et des routes, du ciel même, des machines à tout faire, dont les vacarmes inouïs ont sali jusqu’au calme secret des campagnes, jusqu’à l’âcre silence des plage ? Un jour, il n’y aura plus un lieu pour vivre. Et le livre fabuleux se refermera, avec ses images éblouissantes, et les blancs laissés çà et là où pouvaient se poser nos volontés éparses et nos rires.

pg XIII

Extrait de la préface du Râmâyana.

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