Les conséquences des actes d'Erra (Nergal) à Sippur et Uruk; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

Qui voudra quitter l’embarcadère du quai,

le tirant d’eau m’étant de deux coudées,

devra traverser à pied !

L’eau descendue, dans les puits, à une corde de profondeur,

pas un homme ne survivra !

Au large, en haute mer,

des paquets d’eau de cent milles de hauts

renverseront les barques des pêcheurs

en dépit des godilles ! –

et Sippar, ville antique

sur le territoire de qui le seigneur de la terre

n’avait pas fait venir le déluge,

A Uruk, siège d’Anu et Ištar,

ville des prostituées, courtisanes et filles de joie,

qu’Ištar a déprivées d’époux,

afin de se le garder à merci,

Sutéens et Sutéennes, vociférant,

ont mis sans dessus dessous l’Éanna ;

et les cinèdes et travestis,

desquels Ištar a féminisé la virilité

pour inspirer la crainte aux hommes,

Ces porteurs de poignards, ces porteurs de couteaux,

de stylets, de lames de silex,

qui, pour complaire à Ištar,

e livrent à des pratiques outrageuses,

tu as mis à la tête de la ville

un gouverneur sévère et entêté,

qui a bouleversé leur coutumes et supprimé leurs rites :

Tant et si bien qu’Ištar, dépitée,

s’est fachée contre Uruk

et lui a suscité un ennemi, qui emporte le pays

comme l’eau emporte le grain !

Le poème d’Erra, tablette IV, v.46-62

Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.

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