L’homme cuirassé ne peut s’exprimer directement parce que ses pulsions naturelles sont déformées, morcelées, freinées, déviées par le réseau compliqué de sa cuirasse caractérielle. L’homme cuirassé ressent fortement sa complication et celle du monde, parce qu’il n’a ni contacts ni rapports immédiats avec le monde qui l’entoure. Au fil du temps, le monde environnant finit, par un effet secondaire, par se compliquer effectivement pour lui. Comme le nœud de complications où il s’empêtre rend impossible une existence ordonnée, les « relations humaines » obéissent bientôt à des règles artificielles. D’où les mœurs rigides, les coutumes, les règles de bienséance, les astuces diplomatiques.
La sensation d’organe : instrument d’étude de la nature, pg 100-101
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