Les Ménades ou Bacchantes, les furieuses, les impétueuses ; femmes éprises de Dionysos et s’abandonnant avec ferveur à son culte, parfois jusqu’au délire et à la mort. On peut lire à ce sujet, pour les Grecs, la tragédie d’Euripide, Les Bacchantes, et pour les Romains, la description dramatique de Tite-Live (XXIX 8-19). A leurs pratiques étranges,
répandues sur le pourtour du bassin méditerranéen, on a donné le nom d’orgiasme ou de ménadisme. Certaines scènes ne vont pas sans évoquer les fameuses descriptions médicales de l’hystérie. « Par bien des traits le délire des Bacchantes, avec les mouvements convulsifs et spasmodiques, la flexion du corps en arrière, le renversement et l’agitation de la nuque, rappelle des affections névropathiques, bien décrites aujourd’hui, qui comportent le sentiment de la dépersonnalisation, de l’envahissement du moi par une personne étrangère, ce qui est proprement l’enthousiasme des anciens, c’est -à-dire la possession. »(Sechan Louis et Leveque Pierre, Les grandes divinités de la Grèce, Paris, 1966). Elles symbolisent l’ivresse d’aimer, le désir d’être pénétrées par le dieu de l’amour, ainsi que « l’irrésistible emprise de cette folie, qui est comme l’arme magique du dieu » (Jeanmaire H., Dionysos, Histoire du culte de Bacchus, Paris, 1951).
Dictionnaire des symboles de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Bouquins, Robert Laffont/Jupiter, 2008.
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