mûtu (avec la première voyelle longue) signifiait « la mort », à quoi Éreškigal vouait Nergal ; à présent, mutu (même voyelle mais brève) marque l’époux qu’il va devenir d’elle. Tout le nerf du mythe est dans cette assonance. …… il est clair qu’elle voulait souligner à quel point la volonté d’Éreškigal, si clairement exprimées quelques mois auparavant (au cours desquels Namtar serait en vain remonté quérir son coupable), a bel et bien été réalisée enfin, « à la lettre ». Mais au prix d’un décalage provoqué par cette quasi-homonymie : Éreškigal voulait nergal « pour (le vouer à) la mort »(ana mûti) ; elle l’a obtenu « pour époux » (ana muti).
Extrait des commentaires de la version ancienne de Nergal et Éreškigal, pg 458.
Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard
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