Naissance d'Aphrodite; Hésiode; Théogonie

A mesure qu’allaient et venaient les années,

en (les gouttes sanglantes) naquirent les Erinyes1

et les immenses géants

(tout étincelants d’armes,

la main chargée d’une longue lance) ;

et les Nymphes qu’on appelle

Frêsnes sur la terre sans limites.

Dès qu’il les eût tranchées

avec l’adamas, les couilles

il les jeta, du haut de la terre ferme

dans la mer aux fortes vagues.

La mer les transporta pendant longtemps

et une écume

blanche sortit de cette chair

qui ne meurt pas. Une fille

en naquit. Et tout d’abord vers Cythère,

l’île inspirée,

elle vogua, puis elle aborda

à Chypre qu’entourent les vagues.

Elle sortit de l’eau, belle et pudique

déesse, et l’herbe

poussait sous ses pieds délicats.

On l’appelle Aphrodite,

déesse de l’écume,

Cythérée joliment couronnée ;

on l’appelle Aphrodite chez les Dieux

et chez les hommes

car elle est formée avec de l’écume.

Cythérée, car venue à Cythère2

Kyprogénéa, puisque née à Chypre

qu’entourent les vagues,

ou encore, pour ce que sortie

des couilles, Philommédéa.

1:Dans la tragédie grecque, notamment dans les Euménides d’Eschyle, les Érinyes sont les vengeresses: elle poursuivent celui qui a versé le sang, et particulièrement le sang de sa propre mère comme Oreste. (note de bas de page)

2:île proche de Sparte, avec Chypre, elles sont depuis longtemps consacrés au culte d’Aphrodite.(note de bas de page)

v 184 à 200

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