A mesure qu’allaient et venaient les années,
en (les gouttes sanglantes) naquirent les Erinyes1
et les immenses géants
(tout étincelants d’armes,
la main chargée d’une longue lance) ;
et les Nymphes qu’on appelle
Frêsnes sur la terre sans limites.
Dès qu’il les eût tranchées
avec l’adamas, les couilles
il les jeta, du haut de la terre ferme
dans la mer aux fortes vagues.
La mer les transporta pendant longtemps
et une écume
blanche sortit de cette chair
qui ne meurt pas. Une fille
en naquit. Et tout d’abord vers Cythère,
l’île inspirée,
elle vogua, puis elle aborda
à Chypre qu’entourent les vagues.
Elle sortit de l’eau, belle et pudique
déesse, et l’herbe
poussait sous ses pieds délicats.
On l’appelle Aphrodite,
déesse de l’écume,
Cythérée joliment couronnée ;
on l’appelle Aphrodite chez les Dieux
et chez les hommes
car elle est formée avec de l’écume.
Cythérée, car venue à Cythère2
Kyprogénéa, puisque née à Chypre
qu’entourent les vagues,
ou encore, pour ce que sortie
des couilles, Philommédéa.
1:Dans la tragédie grecque, notamment dans les Euménides d’Eschyle, les Érinyes sont les vengeresses: elle poursuivent celui qui a versé le sang, et particulièrement le sang de sa propre mère comme Oreste. (note de bas de page)
2:île proche de Sparte, avec Chypre, elles sont depuis longtemps consacrés au culte d’Aphrodite.(note de bas de page)
v 184 à 200
]]>
Les mythes sont importantes