Il semble avoir couru, dès le IIIème millénaire, touchant l’idée que l’on se faisait de l’autorité suprême du monde inférieur, deux grandes traditions, au moins. La première l’attribuait à un dieu, poliade de la ville de Kutû/Kutha, en laquelle il était vénéré, en son temple du nom de Meslam : on l’appelait donc en sumérien, tantôt Lugal.Meslam, « Roi de Meslam » ou bien Meslam.ta.è.a, « celui qui sort du Meslam » ; tantôt Nergal, ou plus exactement quelque chose comme Nè.eri.gal, dénomination à l’histoire assez compliquée, et qui devait signifier: « Chef de la grande cité »- une des désignations de l’Enfer ; ou encore d’un nom d’origine peut-être sémitique, mais dont le sens n’est pas assuré : Erra ou Irra…… L’autre , attestée notamment dans la Descente d’Inanna/Ištar aux enfers, peut-être en accord avec un usage archaïque, que nous imputerions volontiers à la lignée culturelle sumérienne, mettait la « grande terre » (Ki.gal) comme l’on appelait aussi le royaume des trépassés, sous la coupe exclusive d’une femme, d’une déesse, Éreš.ki.gal, « Dame de la grande terre ».
Extrait des commentaires de la version ancienne de Nergal et Éreškigal, pg 454
Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.
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