Pierre (Partie 7)- Pierre percée, plate, sonore
Il existe aussi des pierres percées, soit qu’on y jette une pièce de monnaie, soit qu’on y passe la main, le bras, la tête, le corps tout entier ; elles censées préserver des maléfices et aussi posséder des vertus fécondantes et fertilisantes. Certains ethnologues (John Marshall) pensent que l’action rituelle de passer par le trou d’une pierre impliquerait la croyance en une régénération par l’intermédiaire du principe cosmique féminin. Dans l’Orient ancien et en Australie, associée aux épreuves initiatiques, la pierre percée est un symbole vaginal.
Des pierres en formes de meules trouées se réfèrent à un symbolisme solaire, à un cycle de délivrance par la mort et de la renaissance par la matrice.
La pierre plate, selon une croyance peule, représente les deux sciences : l’exotérique (face blanche), l’ésotérisme (face noire). Ainsi est-elle symbole de la connaissance du monde, porte de la voie qui relie les deux pays des vivants et des morts (Hampate Ba, Amadou, Kaydara (document de l’Unesco), pg 5).
Il existe aussi des pierres réputées sonores. La pierre de la Souveraineté ou Lia Fail (improprement appelée pierre du destin) est en Irlande une des talismans de Tùatha Dé Dànnan (littéralement:gens de la déesse Dana). Elle criait sous chacun des princes qui devait accéder à la souveraineté, et, c’est parce qu’elle resta muette, quand il posa le pied sur elle, que le héros Cùchulainn (« Chien de Culann ») la brisa. Elle était symboliquement placée à Tara, capitale de la royauté suprême (Ogam, tradition Celtique, Rennes, 1948, 16, pg 431-433 et 436-440).
D’autres pierres étaient des instruments indispensables de la divination, comme médiatrice entre Dieu et le prophète.. La sibylle transportait une pierre avec elle et montait sur elle pour prophétiser. Quand Apollon travaillait à la construction du mur de Mégarée, il posait sa lyre sur une pierre ; si l’on jetait un caillou sur cette pierre, elle rendait un son musical plein d’harmonie.
Dictionnaire des symboles de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Bouquins, Robert Laffont/Jupiter, 2008.
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