(ndlr : contexte : Râma répond à Bharata, son frère qui vient de lui apprendre la mort de leur père)
-L’homme, ici-bas, ne fait point ce qu’il veut. Les choses passent. La nuit écoulée ne revient pas, comme la rivière en allée vers la mer. Jours et nuits s’enfuient, épuisant bientôt l’existence des êtres. La vie s’en va pour celui qui s’arrête comme pour celui qui court. Avec l’homme qui marche ; avec celui qui est assis, elle s’assoit. Tous se réjouissent du retour des saisons : mais le passage des saisons emporte leur vie. Que sommes-nous ? Des morceaux de bois qui se rencontrent sur le vaste océan ; puis se séparent après avoir flotté quelque temps l’un près de l’autre. La mort est une caravane en marche ; un jour, nous y joignons nos pas. A quoi bon se désoler dès lors que nous sommes tous liés au même voyage ? Ce que nous devons, c’est nous affermir dans le bonheur ; et le bonheur ne s’achète pas toujours avec une vie heureuse. Cessons de pleurer ce père, ô Bharata!
pg 49-50
Le livre de Ayodhyà; le Râmâyana; Ed. Devry.
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