Le père des hommes
et des dieux t’a enfanté
loin de tous le humains,
en cachette d’Héra aux bras blancs.
Il est une haute montagne,
Nysa, couverte de futaies,
loin de la Phénicie,
près des eaux de L’Egyptos.
Ils dresseront pour toi
des statues dans les temples.
Puisque domine le trois,
toues les trois années,
les hommes t’offriront
de parfaites hécatombes.
Le Kroniôn approuva
d’un signe de ses sourcils noirs.
Ses cheveux parfumés
flottèrent autour de la tête
immortelle du prince.
Il y eut un grand bruit dans l’Olympe.
Il parla, Zeus le sage,
et de la tête il approuva.
Protège-nous, enfant cousu1,
toi qui est fou des femmes. Nous autres,
chanteurs, nous te chantons pour commencer,
et pour finir. Il n’est pas possible si l’on t’oublie
de retrouver en soi le chant sacré.
Qu’avec toi soit la joie,
Dionysos, enfant cousu,
avec ta mère Sémélé
que l’on appelle aussi Thyonè.
1:Le mot grec « eïraphiôtès » garde tout son mystère. La traduction « enfant cousu »- une hypothèse parmi d’autres, peut-être une fantaisie éthymologique- fait allusion au fait que Zeus, pour sauver Dionysos, l’avait magiquement retiré du corps de sa mère Sémélè, morte pendant sa grossesse, et cousu dans sa propre cuisse. Dionysos est ainsi « celui qui est né deux fois », selon une épithète courante.
v.6-21
]]>