Aujourd’hui, soixante ans après le début de la grande aventure des pesticides chimiques, on retrouve des traces de ces produits partout, dans l’environnement comme dans le corps des animaux et des humains.
Dans une étude de l’institut français de l’environnement1 (IFEN), on apprend que 96 % des cours d’eau français et 61 % des eaux souterraines contiennent au moins un pesticide. Ces pesticides ne viennent pas seulement de l’infiltration des substances épandues, mais aussi de celles des eaux de pluies, car, selon l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), 25 à 75 % des quantités pulvérisées partent dans l’atmosphère, contaminant l’air, les pluies et le brouillard. Sur des stations de mesure de pesticides installées à Rennes, il s’est avéré que tout les échantillons d’eaux de pluie examinés en contenaient, 60 % d’entre eux dépassant la concentration maximale admissible (CMA) pour l’eau de boisson. Pour les brouillards, ce fut pire encore, les teneurs pouvant atteindre jusqu’à 140 fois la CMA de l’eau potable ! Brumes, rosées et brouillards sont donc beaucoup plus chargées en pesticides que la pluie elle-même, et ces quantités varient naturellement en fonction de la saison, avec un pic au moment des forts épandages.
1 : IFEN, Des pesticides dans les eaux ; données 2003-2004, dossier n°5, août 2006
Pg 19-20
Cessons de tuer la terre pour nourrir l’homme ! Pour en finir avec les pesticides ; Jean-Marie Pelt ; Fayard ; 2012
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