On comprend que dans ces conditions, fruits, légumes et céréales ne soient pas épargnés, eux qui reçoivent directement les pesticides par vaporisation. Les études à ce propos se sont multipliées, et toutes aboutissent à des résultats similaires. Selon la direction générale de la santé et de la consommation de l’Union Européenne, plus de 50 % des fruits et légumes vendus en France contiennent des résidus de pesticides, et souvent des résidus de plusieurs pesticides différents. Ici encore, les résultats des études convergent. Comment en serait-il autrement quand on sait qu’une pomme, par exemple, avant d’arriver sur notre table a été pulvérisée en moyenne entre vingt et trente fois ? Les vergers qui occupent en moyenne 3 % des surfaces cultivées, consomment à eux seuls 21 % des insecticides et 4 % des fongicides. Le résultat est probant : les pommes ne montrent pas la moindre tavelure, la moindre piqûre d’insecte ; elles sont visuellement parfaite. Peut-être n’ont-elles guère de goût, mais le goût n’est pas le premier critère des sélectionneurs qui, toujours, privilégièrent la belle apparence. Fini les cochenilles, les pucerons, l’oïdium, la tavelure et le terrible carpocapse, ce méchant papillon de nuit dont les chenilles se développent dans les pommes et les poires qui, du coup, se révèlent véreuses ! Pour obtenir ce résultat, plus de 120 matières actives sont homologuées et entrent dans le traitement des pommiers. Un hectare de verger peut ainsi recevoir jusqu’à 25 kilos de pesticides par an.
Pg 19-20
Cessons de tuer la terre pour nourrir l’homme ! Pour en finir avec les pesticides ; Jean-Marie Pelt ; Fayard ; 2012
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