Education et violence; Autobiographie; Gandhi.

L’un d’eux (un des garçon avec qui il vivait à la ferme Tolstoï) était un garçon emporté, enclin au mensonge, et querelleur. Un jour, en particulier, il dépassa terriblement la mesure. J’étais exaspéré. Jamais je ne punissais mes élèves ; mais cette fois, ma colère était extrême. J’essayai de le raisonner. Il demeura insensible et tenta même de se jouer de moi. A la fin, je saisis une règle qui était à portée de ma main et lui assénai un coup sur le bras. Je tremblais en lui donnant le coup. J’imagine qu’il le remarqua. Pour tous, c’était quelque chose d’absolument nouveau. L’enfant se mit à pleurer et me supplia de lui accorder mon pardon. Il ne pleurait pas parce que le coup lui avait fait mal ; rien ne l’eût empêché, s’il en avait eu envie, de me rendre la monnaie de ma pièce, car c’était un solide gaillard de dix-sept ans ; mais il se rendait compte du chagrin que j’avais, d’en être réduit à la violence. Jamais plus, après cet incident, il ne me désobéit. Mais je regrette encore ce geste violent. Je crains bien de lui avoir montré, ce jour-là, non pas l’esprit en moi mais la bête.

Pg 431-432

La formation de l’esprit; Autobiographie ou mes expériences de vérité; Mohandas Karamchand Gandhi; puf; 2007

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