Condition nécessaire et indispensable à la survie à terme d'une communauté dans le Sud-ouest américain : l'autorégulation démographique; Effondrement ; Jared Diamond

Au moins trois types d’agriculture apparurent, qui tous tentaient d’apporter une solution au problème fondamental du Sud-Ouest américain : comment obtenir suffisamment d’eau pour irriguer des cultures dans un environnement dont la plus grande partie est si peu arrosée par des précipitations et où celles-ci sont si imprévisibles qu’à l’heure actuelle encore les cultures y sont rares ou inexistantes ?

-l’aridoculture : planter des champs en altitude et profiter des précipitation engendrée par les hauts sommets.

inconvénient : habiter en altitude avec toutes les contraintes inhérentes (écart thermique, température moindre,…) jusqu’à l’impossibilité de récolter lors d’année plus froide.

-profiter de la proximité de la nappe phréatique avec la surface permettant aux plantes d’y puiser directement l’eau nécessaire.

inconvénients : surface limitée(fond de canyon), dépend du niveau de la nappe, tentation d’augmenter la surface cultivée lors d’années plus humides pour se retrouver avec une population trop importante lors d’années plus sèches

-Recueillir les eaux de ruissellement dans des canaux ou rigoles afin d’irriguer.

Inconvénient : érosion des canaux, rigoles qui ,en se creusant, joue le rôle de drain et abaisse le niveau de la nappe.

-Occuper une zone que pendant quelques décennies, jusqu’à épuisement des sol et du gibier, puis partir s’installer ailleurs.

Inconvénients : nécessite densité de population faible importance car besoin de beaucoup d’espace inoccupé.

-planter des cultures en de nombreux endroits et récolter là ou l’humidité a été suffisante à la croissance des plantes, ensuite redistribution aux sites moins chanceux.

Inconvénient : la redistribution implique un système politique et social complexe difficile à stabiliser dans le temps.

Toutes ces solutions alternatives se heurtent à un même danger : une série de bonnes années, où il aura suffisamment plu et où on aura pu disposer d’assez de nappes phréatiques peu profondes, peut entraîner une augmentation de la population ; il en résultera une société de plus en plus complexe et interdépendante qui ne sera plus autosuffisante dans ses limites géographiques. Une telle société est incapable de faire face à une série de mauvaise années et de se reconstruire après une telle catastrophe, contrairement à une société démographiquement moins importante, moins interdépendante et plus autosuffisante. C’est précisément ce dilemme qui mit fin à l’existence de la colonie anasazi de la vallée de Long House, et peut, et peut-être aussi aux communautés anasazis d’autres régions.

Pg219-222

Effondrement ; comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie ; Jared Diamond ; collection Folio essais ; Gallimard ; 2006

]]>

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.