A Byblos, dans le sanctuaire de la grande Déesse phénicienne Astarté, la coutume était différente. Là, lors du deuil annuel où l’on pleurait al mort d’Adonis, les femmes devait se raser la tête ; celles qui refusaient étaient tenues de se prostituer à des étrangers et de consacrer la salaire de leur honte à des sacrifices à la déesse. Bien que Lucien qui cite la coutume, ne le mentionne pas, on a de bonnes raisons, de croire que les femmes en questions étaient généralement des jeunes filles, de qui on exigeait ce geste de piété comme préliminaire au mariage. En tout état de cause, un point est clair : c’est que la déesse acceptait le sacrifice de la chasteté à la place du sacrifice de la chevelure. Et pourquoi ? Pour beaucoup de gens, comme nous le verrons dans la suite, la chevelure est, en un sens, le siège de la force ; et on a très bien pu supposer qu’elle contenait à la puberté, une double dose d’énergie vitale, puisque à cette époque elle est le signe visible et la gage d’une force récemment acquise, celle de la reproduction. On peut supposer que c’est la barbe plutôt que la chevelure qu’offrent les hommes en semblables circonstances. Ainsi, la substitution autorisée à Byblos devient compréhensible : les femmes donnaient de leur fécondité à la déesse, qu’elles leur offrissent leur chevelure ou leur chasteté. Pg 29-30 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>