Le poème s’appelle Le Pélerinage de Kavlaar ; il décrit comment les malades offrent des imitations en cire de leurs membres malades à la Vierge Marie à Kevlaar pour qu’elle les guérisse de leur infirmité. Dans le poème, un amant qui se désseche d’amour et de chagrin à la suite de la mort de son amante, offre à la Vierge l’image en cire d’un coeur et la supplie de guérir sa douleur. Ces coutumes qui se pratiquent si couramment encore dans certaines parties de l’Europe catholique, sont intéressantes en ce sens qu’elle montrent comment, dans les temps modernes, la magie s’est incorporée à la religion. La confection d’image de cire à la ressemblance des membres malades est, à l’origine, purement magique ; la prière adressée à la Vierge ou à un saint est uniquement religieuse ; la combinaison des deux actes est une tentative grossière, bien qu’émouvante, pour faire bénéficier le patient de magie et de la religion en même temps. pg 56 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>