…, le trait essentiel des trois grands rites d’initiation des australiens est l’abandon d’une partie vitale du corps qui servira de lien entre deux incarnations successives, en préparant au novice un nouveau corps qui abritera son esprit quand son sanctuaire actuel sera hors d’usage. Or, s’il y a quelque vérité dans une telle hypothèse, il faut s’attendre à ce qu’on prenne également des mesures pour assurer la réincarnation à la mort et aux funérailles. De fait, il semble bien que c’est ce qui a lieu. En effet, en premier lieu, il est évident qu’on peut expliquer ainsi les libations de sang des parents et des parentes faites dans la tombe, attendu que, d’après les usages australiens que nous avons cités, on pouvait très bien croire que le sang régénérait l’âme affaiblie, et la préparait à une nouvelle naissance. On peut en dire autant de la coutume australienne qui consistait à déposer des cheveux dans la tombe en même temps que le mort, car c’est une idée fort courante, que les cheveux sont le siège de la force. pg70-71 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>