Produire plus, pour se réserver une marge de sécurité plus grande en cas de pénurie, constitue chez l’individu comme chez les groupes sociaux, une motivation qui eut sans doute son importance aux débuts du développement industriel. Mais les sociétés d’abondance, pour lesquelles la croissance est un but en soi, sont non des sociétés d’épargne mais de consommation. Ce ne peut donc être une recherche de la sécurité qui en constitue la principal facteur motivationnel. La sécurité est d’ailleurs devenue de nos jours beaucoup plus le résultat d’un processus collectif qu’individuel. L’avarice semble un comportement en voie de disparition au niveau d’organisation de l’individu s’il persiste à celui des groupes sociaux dans l’accumulation du capital. Mais dans ce cas, c’est beaucoup plus pour satisfaire au besoin de domination des groupes sociaux et des structures hiérarchiques qui les animent que pour tempérer l’angoisse de ce que sera demain. La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard. Pg101-102]]>