Dans un organisme vivant, aucune cellule, aucun organe ne sont libres ou égaux. L’un travaille plus ou moins que l’autre, et a besoin de consommer plus ou moins que l’autre. Leur liberté et leur égalité aboutissent à une anarchie cellulaire (cancer) ou à un dysfonctionnement des systèmes incompatibles avec la survie de l’ensemble. Ils n’ont d’ailleurs que faire de cette liberté individuelle puisqu’ils réalisent leurs « désirs », le maintien de leur structure, par l’intermédiaire de la cohérence de toutes leurs finalités partielles avec celles de l’ensemble. La finalité de celui-ci ne peut donc être que la leur. Aucun individu, aucune cellule n’est indispensable à la bonne marche de l’ensemble. Par contre, la réunion de plusieurs individus assurant la même fonction, en organes, la réunion de certains organes en systèmes, est indispensable au fonctionnement de l’ensemble organique. Ainsi, quand on passe d’un niveau d’organisation à un autre, quand on opère l’inclusion d’un ensemble dans un plus grand ensemble, la liberté et l’égalité des éléments de cet ensemble n’ont plus de sens, mais l’indispensabilité des sous ensemble en acquiert. La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard; Pg 165 ]]>