Aux origines de la monogamie et de l'amour ; Wright ; l'animal moral.

1. Autrement dit, à cause de ces paramètres, les gênes qui poussent un mâle à aimer ses enfants -à s’en occuper, à les défendre, à les nourrir, à les éduquer – vont s’épanouir au détriment de ceux qui l’inciteraient plutôt à garder ses distances. L’un de ces paramètres n’est autre que la vulnérabilité de la progéniture. Les manœuvres sexuelles communément imputées au mâle – il rôde, il séduit tout ce qui bouge et l’abandonne ensuite – ne risque pas de mener bien loin les gênes mâles, si la progéniture ainsi conçue doit ensuite se faire dévorer. C’est probablement l’une des raisons expliquant la relative, sinon totale, monogamie de tant d’espèces d’oiseaux. Abandonnés au nid pendant que la mère part chercher les vers, les œufs ne feraient pas long feu. ….. Et plus les dividendes génétiques de l’investissement mâle augmentaient, moins l’investissement était coûteux. La chasse semble avoir pesé lourdement sur notre évolution. Comme les hommes assuraient la solide ration de protéines quotidienne, il devenait facile de nourrir une famille. Ce n’est sûrement pas une coïncidence si la monogamie est un phénomène plus répandu chez les mammifères carnivores que chez les végétariens. Et, pour couronner le tout, plus le cerveau humain grossissait, plus il était conditionné par la toute première influence culturelle. Les enfants ayant eu deux parents doivent être avantagés, sur le plan éducatif, par rapport à ceux qui n’en ont qu’un. Comme on pouvait s’y attendre, il semble que la sélection naturelle ait déplacé cette opération sur la scène des sentiments – en particulier sur celle de l’amour. Et pas uniquement sur celle de l’amour pour l’enfant, car la première étape vers une cellule parentale solide n’est autre que la séduction réciproque qu’exercent l’homme et la femme. Avoir deux parents tout dévoués au bien-être de l’enfant est une récompense génétique, et la raison pour laquelle hommes et femmes peuvent tomber amoureux…. Et le rester longtemps. 1:Trivers Robert L. ; « Parental investment and sexual selection », in campbell, Bernard, éd., sexual selection and the descent of man, Chicago, Aldine de Gruyter ; 1972 L’animal Moral, Psychologie évolutionniste et vie quotidienne ; Robert Wright ;Folio Documents ;Pg 97-99]]>

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