Pas d'issue sans structure universelle et sans convergence des buts individuels et universels ; Henry Laborit ; La nouvelle grille.

Dès que l’on passe au groupe social, les dominances apparaissent, les structures hiérarchiques se reconstituent, le leader resurgit, avec son petit monde de privilégié et la masse des esclaves s’éparpillant tout au long de l’échelle hiérarchique. Nous savons que cela résulte d’une circulation défectueuse de la masse et de l’énergie d’une part, de l’information circulante généralisée d’autre part à l’intérieur du corps social. Mais imaginons ce problème également résolu. Imaginons un groupe social sans hiérarchie avec une égale répartition, suivant les fonctions de l’énergie et de l’information. Cette structure de groupe se fermera en entrera en antagonisme avec des informations-structures des groupes environnants d’égale importance ou englobants. Ce qui porte à penser qu’une structure socialiste, ou autogérée ou non hiérarchique ne peut être qu’universelle. Si elle n’est qu’un sous-ensemble fermé du point de vue de l’information-structure, elle tentera de s’approprier l’énergie et l’information dans le seul but de maintenir sa propre structure aux dépens du maintien de celles qui l’entourent ou elle disparaîtra absorbée par celles-ci. A moins qu’elle puisse vivre en se contentant de l’énergie soustraite à sa propre niche écologique, à son propre territoire et qu’elle ferme ses frontières et supprime ses échanges énergétiques et informationnels grâce à un rideau de fer que le désir expansionniste des structures voisines n’arriverait pas à briser. Dans le cas contraire, cette structure serait très défavorisée dans la lutte compétitive avec celles, différentes, existant dans l’environnement, car ces dernières, hiérarchiques et axées sur la production de marchandises et l’expansion économique, ne peuvent trouver l’énergie nécessaire à leur survie qu’en sortant de leur niche écologique et en allant l’emprunter ailleurs, grâce à leur dominance. Or, celle-ci résultera de l’exploitation qu’elles ont faites de l’information professionnelle spécialisée. C’est par le même mécanisme que la dominance individuelle s’établit dans les échelles hiérarchiques du groupe. C’est cette information technique professionnelle qui permettra au groupe humain de façonner des armes plus dangereuses, plus efficaces, en plus grand nombre, de confisquer à son profit par la dominance et la crainte, à l’extérieur de sa niche écologique, l’énergie et la masse (les matières premières) des niches écologiques où sont installées d’autres structures sociales moins évoluées techniquement. Elles s’enrichiront ainsi sans résoudre pour autant les problèmes internes résultant des structures hiérarchiques qui prennent souvent un aspect racial et qui leur sont propres. …. Il faudra bien un jour parvenir à cette information structure de l’ensemble humain planétaire, supprimant les hiérarchies et les dominances internationales, si l’on veut éviter la disparition de l’espèce. Mais cela suppose un changement profond du comportement de chaque individu puisque chaque individu devra alors agir pour lui-même comme s’il agissait pour l’espèce. Il faudra qu’il agisse non pas « librement » mais que la structure dans laquelle il est inclus le motive de telle façon qu’il ne puisse avoir une autre attitude ; comme aujourd’hui la structure hiérarchique lui interdit d’agir autrement qu’en maintenant cette structure. Il faudra que ses actes gratifiants soient ceux qui aboutissent au maintien de la structure sociale de l’espèce. La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard. Pg 197-198]]>

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