équilibre pays technicisé et non-technicisé; Laborit

Dans cette libre circulation des matières, de l’énergie et de l’information, il est probable que chaque groupe social voudra valoriser sa propriété par rapport à celle du voisin. C’est ce qui s’est fait jusqu’ici dans une injustice totale et en faveur de l’information technique. Cette injustice a donc favorisé les pays hautement technicisés. Avec la crise du pétrole, nous voyons la revanche tardive de certains pays exploités ; il est probable que cette revanche va se poursuivre avec l’élévation du prix des matières que les nations technicisées allaient soustraire à celles qui ne l’étaient pas. A terme, les nations technicisées peuvent échanger leur informations techniques contre matières premières et énergie au lieu de les garder pour elles et traiter seules pour les revendre à prix forts les produits manufacturés par elles grâce à l’apport énergétique et matériel des nations non technicisées.. Il en résulterait une évolution industrielle de celles-ci qui entreront à leur tour dans la course à l’expansion industrielle. Mais quelle information-structure locale s’en chargera ? Jusqu’ici quelques féodaux profitent seuls avec les grands monopoles internationaux du profit capitaliste. Il est possible que la crise énergétique actuelle accélère l’évolution de la structure sociologique de ces pays. Cette structure ne risque pas cependant dans un tel cadre d’être autre chose qu’une structure hiérarchique fondée sur l’information professionnelle, celles que connaissent les pays industrialisés. Mais dans quel nouvel équilibre va s’établir l’échange entre matières premières, énergie et information ? Les règles de l’économie libérale, celles de l’offre et de la demande risquent de prévaloir. Dans ce cas les pays technicisés seront handicapés du fait du niveau élevé de leurs besoins acquis par l’apprentissage socioculturel, c’est-à-dire des habitudes qu’ils ont prises. Par contre, leur haute technicité va les pousser à accélérer l’obtention dans un proche avenir de sources énergétiques nouvelles, solaires et atomiques par exemple et à aller chercher leur matières premières, métalliques en particulier dans les nodules qui tapissent le fond des océans. Et lorsque celles-ci seront acquises, il est probable qu’une nouvelle étape de domination succédera, car les pays sous-technicisés actuels, ayant atteint le stade technique où nous sommes, resteront avec leurs sources énergétiques et leurs matières premières inemployées. Le sort de pays possédant des sources énergétiques classique et des matières premières risques d’être catastrophique. Cet aperçu futuriste assez sombre n’est encore valable évidemment que si les nations technicisées actuelles n’utilisent pas la force armée qu’elles détiennent pour se procurer à tout prix les sources énergétiques et les matières premières qu’elles n’ont plus à bas prix. C’est peu probable cependant du fait de l’existence de blocs qui hésiteront sans doute à s’affronter avec les moyens actuels de destruction. La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard. Pg212-214]]>

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