Nous avons vu en effet qu’un organisme humain par exemple était « autogéré ». Nous avons dit que le système nerveux n’était pas la classe « dominante » mais seulement l’intermédiaire capable de prendre connaissances des variations survenant dans l’environnement et en retour d’agir sur cet environnement au mieux de la survie de cet ensemble organique dont il ne fait qu’« exprimer » le bien-être ou le déplaisir. Il ne décide pas pour l’ensemble organique, mais il exprime pour cet ensemble la décision comportementale nécessaire à la recherche du bien-être et à la fuite du déplaisir. Il agit dans un système fermé en ce qui concerne l’information structure. C’est ainsi que si nous recherchons l’analogie sociologique, ce n’est sans doute pas au niveau de l’individu ou de l’entreprise que nous devons nous placer tout d’abord, mais au niveau du plus grand ensemble, celui comprenant tout les sous-ensembles humains. Ce plus grand ensemble c’est évidemment l’espèce et son environnement, la planète, sur lequel nous devons nous arrêter un instant. C’est ce grand ensemble qui doit s’autogérer pour assurer sa survie, son plaisir. Toute dissection à l’intérieur de cet ensemble risque de n’aboutir qu’à des luttes compétitives et à des recherches de dominance suivant les thèmes que nous avons décrits précédemment. En attendant une telle autogestion, peut-on, en passant au dessus des »blocs » de nations, parvenir à la structure nationale et envisager s’il est possible malgré tout qu’elle s’autorégule ? La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard. Pg 218]]>