La « décision » en définitive aboutirait à choisir entre la production et la possession d’un nombre croissant d’objets de consommation, ou un type de vie laissant suffisamment d’heures libres par jour pour accroître les connaissances que chacun doit posséder des relations interhumaines sous leur forme biologiques, psychologiques, sociologiques, économiques, politiques. Ce deuxième type de vie, c’est évident, réduirait considérablement la production ou du moins stopperait la croissance ou l’expansion. Il aboutirait à l’état si redouté des économistes et des hommes politiques, la stagnation. Mais dans une stagnation concernant la production de biens de consommation, pourrait s’épanouir un véritable « miracle », non plus économique, mais humain. La question serait alors clairement posée de savoir si la finalité de l’espèce humaine sur la planète est de faire toujours plus de marchandises, ou de mieux connaître le monde inanimé, le monde vivant y compris le monde humain. Pour la première fois, ce problème ne serait plus abandonné à quelques philosophes, mais postés à l’ensemble des hommes, avec suffisamment d’informations non dirigées pour pouvoir le résoudre. La première conséquence évidemment serait la brusque disparition des hiérarchies de valeur. Nous retrouvons donc au niveau des sous-ensembles nationaux, la notion que l’information structure, sociologique, est fonction de la finalité de l’ensemble. L’individu dans ce sous-ensemble n’est-il uniquement qu’une machine à produire, ou son action sur l’environnement qui a pour finalité son « bien-être », son plaisir, peut-elle aussi s’exprimer dans un autre langage que celui de l’économie ? La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard. Pg 222-223]]>