Les hiérarchies de valeurs actuelles s’établissant, nous l’avons vu, sur l’information technique spécialisée et d’autre part l’autogestion devant forcément aboutir à leur disparition pour permettre le pouvoir des classes fonctionnelles, il est probable que les dominances hiérarchiques technologiques s’opposeront à la disparition de leur pouvoir. On risque alors de voir une lutte de classe non plus seulement entre « prolétaires » et « capitalistes » détenteurs des moyens de production, mais surtout entre prolétariat, dépourvu de connaissances techniques et bourgeoisie technocratique, ou au contraire comme cela s’est passé jusqu’ici, une classe technocratique et bureaucratique prendre la place de la bourgeoisie traditionnelle, comme celle-ci avait jadis pris la place de l’aristocratie, « Monsieur », le cadre, qui a des « responsabilités » comme chacun sait, s’opposera à ce que son autorité soit contestée par des ignorants. Mais ce qui est contesté n’est pas un savoir technique quand il est valable, mais bien l’utilisation de cet acquis technique et de l’autorité qui ne devrait être que technique, qu’il confère dans un cadre de hiérarchies de valeur, de salaires, de considérations, de pouvoir, par le fait que cet acquis technique est conforme à la recherche de la dominance par l’expansion. Ce qui sera contesté lors du changement de paradigme sera, non pas la connaissance technique en elle-même mais bien, l’échelle hiérarchique de dominance et de pouvoir qu’on justifie à sa suite ; Henry Laborit ; La nouvelle grille. La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard. Pg226-227]]>