1. Si le statut facilite l’accès à la nourriture ou au sexe, alors il est logique de le rechercher en tant que tel, de la même façon qu’il est logique de rechercher l’argent, même si on ne le mange pas. Aussi, deux animaux qui s’assistent mutuellement pour accroître le statut de l’un ou de l’autre ne font guère autre chose qu’échanger de la nourriture : tant que l’échange est une somme non zéro, la sélection naturelle va l’encourager si elle en a l’occasion. En fait, après examen attentif de la société des chimpanzés et de celle des hommes, on est en droit de soupçonner que, du point de vue de la sélection naturelle, l’assistance en matière de statut social est bien le véritable moteur de l’humanité. La fusion évolutive entre hiérarchie et altruisme réciproque représente une bonne part de la vie ordinnaire de l’homme. Nombre, sinon la plupart, de nos sautes d’humeur, fidèles engagements, modifications affectives à l’égard des gens, institutions, et même nombre de nos idées, sont gouvernés par des organes mentaux forgés par cette fusion. Elle a fait beaucoup pour former la texture de la vie quotidienne. Elle a aussi formé une grande part de la structure de l’existence. La vie intra- et interentreprises, États, et universités – tout cela est gouverné par les mêmes organes mentaux. L’altruisme réciproque, comme les hiérarchies, a évolué pour aider les gènes individuels à survivre, et ce sont eux qui soutiennent le monde. 1 : Stone Valerie E., Perception of status : an evolutionary anarysis of non verbal status cues, mémoire de doctorat, département de psychologie de l’université de Stanford, 1989 L’animal Moral, Psychologie évolutionniste et vie quotidienne ; Robert Wright ;Folio Documents ; Pg 403-404]]>