L’important, semble-t-il, pour l’évolution humaine, c’est la transformation constante des structures à partir d’un schéma de base, lié lui-même à la spécificité de la structure du cerveau humain. On peut admettre par exemple qu’un cerveau humain puisse accepter de réaliser une organisation sociale (une structure) originale proposée par un homme ou un groupe d’hommes sans pour autant faire de cet homme ou de ce groupe le « chef » de l’organisation, sans le « doter » d’un pouvoir. Il semble de plus que, si l’organisation des sociétés humaines est inévitable parce que indispensable à leur fonctionnement, le « pouvoir » d’un homme ou d’un groupe d’hommes doive être proscrit. Cette conception utopique exigerait que le pouvoir soit généralisé à tous les individus d’une sociétés et que leur décisions soient identiques. Il est sûr que ceci n’est possible que si les informations sont uniformisées et les motivations, les intérêts, eux-même identiques. Les informations uniformisées ne sont envisageables que dans un système autoritaire, où dès l’enfance des automatismes de pensée sont créés, suivant une grille considérée comme universelle et définitive, ne permettant plus chez l’adulte l’exercice du lobe orbito-frontal, du cerveau imaginant. C’est évidemment l’inverse de ce qui paraît souhaitable pour l’évolution humaine. Ce que l’on appelle aujourd’hui le « gauchisme » est en cela aussi indispensable à l’évolution d’une société humaine que le conformisme, qu’il soit de droite ou de gauche, l’est à la sclérose. Les grilles font toujours des prisonniers, que ce soit dans les cellules ou dans les idées. Enfin, les informations uniformisées émaneront toujours d’un pouvoir central et de ce fait sont incompatibles avec la généralisation du pouvoir. Il suffit d’ailleurs pour réaliser cet état de choses d’utiliser une « grille » que l’on enfourne précocement dans les systèmes nerveux. Dès lors ne seront perçues comme informations que celles s’inscrivant dans le cadre, dans la grille. Une langue n’est pas autre chose, encore que l’on puisse traduire une information d’un langage dans un autre. Mais pour celui qui ne connaît qu’une grille langagière, qu’un seul langage, il ne comprendra rien à l’information transmise avec une autre grille, un autre langage. Dès lors tout devient simple et l’action stéréotypée n’est plus que l’expression d’une pensée prisonnière de ses schémas engrammés, de ses formules uniformes, de ses concepts routiniers exprimés par une terminologie qui n’est jamais remise en question, dont on ne cherche jamais à préciser le contenu intuitif ou historique. La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard. Pg 255-256]]>
Crédibilité et prestige; Wright ; l'animal moral.
1. Quand, sur certaines questions de biologie, nous avons le choix de croire un professeur d’université ou un enseignant dans un lycée, nous penchons généraliment pour le professeur. Dans la mesure où le professeur a le plus de chances d’avoir raison, on peut dire que le choix est judicieux. Mais, par ailleurs, ce choix n’est qu’un autre dérivé arbitraire de l’évolution – une considération réfléchie pour le statut de quelqu’un. 1 :Voir Aronson Elliot, The Social animal, San Francisco, W. H. Freeman, 1980, pg 64-67 L’animal Moral, Psychologie évolutionniste et vie quotidienne ; Robert Wright ;Folio Documents ; Pg 484]]>
L'autre peut devenir une drogue ; Henry Laborit ; La nouvelle grille.
A côté des relations hiérarchiques établies au sein de son activité productrice, les relations d’un individu avec son entourage, créent dans son système nerveux des habitudes qui le rendent dépendant de l’autre et rendent l’autre dépendant de lui. Malheureusement s’il survient des interférences dans un seul sens, un syndrome analogue à celui de la privation d’un toxique dont on est devenu dépendant, peut survenir. La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard. Pg 253]]>
Animal efficace pas heureux; Wright ; l'animal moral.