Avec l’expansion comme moyen d’atteindre une finalité qui est la dominance, la motivation des individus et des groupes sociaux ne peut être que l’ascension dans l’échelle hiérarchique des dominances. Pour satisfaire au narcissisme congénital, au besoin d’être aimé, admiré, qui accompagne chaque individu de la naissance à la mort et constitue la base effective de ses comportements dès lors que ses besoins énergétiques fondamentaux sont assurés, n’est-il pas possible de privilégier, non la puissance, la dominance hiérarchique, mais la créativité, l’imagination ? Au lieu de motiver l’enfant à être le premier de classe, à trouver ensuite un débouché lucratif et « honorable », motiver l’individu à s’élever dans la hiérarchie professionnelle, à rechercher comme idéal la promotion sociale qui devient sensible par la possession des biens de consommation, n’est-il pas possible de le motiver à imaginer des structures nouvelles jamais encore envisagées, et cela dans quelque discipline que ce soit ? N’est-il pas possible de privilégier une telle créativité, non par un gain matériel ou de pouvoir hiérarchique, professionnel ou politique, mais par la simple reconnaissance publique de cette créativité ? La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard. Pg258-259]]>