Elle doit à chaque instant se plaquer sur la vie, la pénétrer, s’y incorporer. Et non pas la vie professionnelle seulement, mais la vie tout court. Celle de tous les jours, celle de la poignée de main, du journal qu’on lit le soir en rentrant, du problème familial ou social que l’on doit résoudre, celle des rapports internationaux. Elle ébranle toutes les valeurs, des plus évidentes aux plus discutables. Elle remet tout en cause inlassablement. Elle pousse à la révolte contre les préjugés, les concepts éculés, les vérités premières, les « essences », les certitudes admirables, les morales, les éthiques, contre les mots, tous les mots, s’ils ne conduisent pas à écrire un poème et quand celui-ci est écrit, à déchirer la feuille qui l’a accepté. La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard. Pg 274]]>