qui disait : -Deux jambes de pierre, vastes et sans tronc,
se dressent dans le désert. Près d’elles, sur le sable,
enfoui, gît un visage brisé, dont le sourcil qui se fronce
Et la lèvre plissée, et le ricanement de froide autorité
disent que le sculpteur sut bien lire ces passions
qui survivent encore, imprimées sur ces choses sans vie,
à la main qui les imita, au cœur qui les nourrit.
Et sur le piédestal apparaissent ces mots :
-Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois ;
contemplez mes œuvres, ô puissants, et désespérez-
Rien de plus ne reste, autour de la ruine
De ce colossal débris, sans bornes et nus
Les sables solitaires et unis s’étendent au loin.
Les débris de la statue d’Ozymandias à Thèbes (Monarque assimilé parfois à Ramses II ou Sesostris) portent l’inscription qui inspira Percy Bysshe Shelley : «Je suis Ozymandias, roi des rois. Si vous voulez savoir combien je suis grand et où je repose, surpassez mes œuvres.»(N.d.T)
«Ozymandias», in Les romantiques anglais, traduction de Pierre Messiaen, Paris, Desclée de Brouwer, 1995, p 707-708.
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