Il est sans doute
plus facile de créer l’unité nationale contre un système extérieur
et antagoniste quand la structure hiérarchique est étalée comme
c’est le cas dans les pays industrialisés. C’est une des raisons qui
vraisemblablement rendent si difficile l’association dans un plus
grand ensemble de ces systèmes nationaux fermés. De même, pour
provoquer une crise révolutionnaire à l’intérieur de tels
systèmes, il est utile de propager l’idée de classes sociales peu
nombreuses et d’occulter les hiérarchies professionnelles à
multiples barreaux. Utile de profiter du malaise social pour obliger
chaque individu à se situer à travers son vécu journalier dans le
champ des insatisfaits ou des satisfaits de façon à provoquer
l’apparition de deux systèmes fermés antagonistes. Inversement,
pour maintenir un système hiérarchique de dominance, il est
profitable de multiplier les barreaux de l’échelle hiérarchique, de
multiplier les systèmes fermés, les corporatismes, les
sous-ensembles. Ce n’est là d’ailleurs que l’exploitation intuitive
du vieil adage : « diviser pour régner. ».
La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard.
Pg298
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