Le bon coté des automatismes-2 ; Laborit

C’est essentiellement sur l’acquis mémorisé que reposent les automatismes socioculturels. Ces automatismes n’ont pas que des conséquences défavorables. Un geste automatique devient inconscient, rend l’action plus rapide et plus efficace que si elle devait chaque fois être redécouverte ou repensée. On conçoit qu’une société entièrement orientée vers la production de marchandises cherche, à tous les niveaux des hiérarchies professionnelles, à favoriser les automatismes, à les établir de façon stable. Dans notre vie journalière, les automatismes peuplent nos comportements. Nous marchons, nous respirons, nous conduisons notre voiture, nous nous comportons en société de façon presque automatique. Nos actions sont, de plus, façonnées par l’automatisme du langage, expression de la « culture » du moment. Mais quand on passe du geste à la parole, quand on étudie la façon dont sont établis dès la naissance pour une société donnée, ces automatismes socioculturels, on est bien forcé d’admettre que la presque totalité de nos jugements ne sont que l’expression d’automatismes de pensée, qui n’ont de valeur que par le conformisme nécessaire à la survie d’un individu dans une société donnée.

La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard.

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