Cela a plusieurs conséquences : la première est que si le sujet automatisé, conforme, peut espérer trouver son équilibre biologique, son plaisir et sa récompense dans le système hiérarchique et les valeurs dites morales qui lui sont imposées par la structure sociale à laquelle il appartient, dans d’autres cas ces automatismes vont s’opposer aux pulsions instinctuelles et créer des antagonismes synaptiques, ne pouvant trouver d’assouvissement par une action efficace sur l’environnement. On peut de cette façon créer des psychoses expérimentales chez l’animal. Il est probable qu’il en est de même chez l’homme. La résolution du conflit ne peut être trouvée que dans l’explosion agressive, la névrose ou la psychose, suivant l’ancienneté du conflit, la fuite vers la drogue dont l’alcool est la plus largement répandue, ou l’imaginaire, la création d’un autre monde consolateur et gratifiant. C’est à cette dernière solution que répond la création , artistique ou scientifique. Nous retrouvons la motivation de la recherche du plaisir, mais aussi l’impossibilité d’y parvenir dans un système hiérarchique et de dominance déterminé, la fuite de la douleur d’être soumis à des lois inacceptables pour une structure neuve, elle même rejetée par ces lois.
La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard.
Pg 311-312