Mais il faut s’entendre sur le sens à donner au terme « politique ». Nous n’avons pas l’intention de le réduire au sens où il est généralement entendu de nos jours quand quelqu’un vous dit : « Vous savez moi je ne fais pas de politique. » Il ne s’agit pas d’adhérer ou non aux idées défendues par un parti, encore moins d’accepter ou de critiquer l’action d’un homme politique. Mais il s’agit par contre d’apprendre à connaître les bases générale du comportement de l’homme en situation sociale, les causes qui ont abouti à la structure présente de ses sociétés, les rapports économiques et culturels existants entre elles, et leurs mécanismes. Pour aller jusqu’au paradoxe, je serais tenté de dire que biologie et politique devraient être à peu près synonymes. Il s’agit donc de faire de la politique une science qui ne serait pas uniquement langagière, et dont les modèles conceptuels seraient suffisamment ouverts sur toutes les disciplines scientifiques contemporaines pour que l’expérimentation, lorsqu’elle est faite, ne risque pas d’aboutir, comme ce fut le cas jusqu’ici, à l’échec.
La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard.
Pg 325-326