Je ne suis pas loin de croire que nous entrons dans une ère où il ne sera plus possible d’être heureux seul où à quelques-uns. Nous entrons dans une ère où toutes les « valeurs » anciennes établies pour favoriser la dominance hiérarchique doivent s’effondrer. Les règles morales, les lois, le travail, la propriété, tous ces règlements de manœuvre qui sentent la caserne ou le camp de concentration que de l’inconscience de l’homme ayant abouti à des structures socio-économiques imparfaites, où les dominances ont besoins de la police, de l’armée et de l’État pour se maintenir en place. Aussi longtemps que la coercition, toutes les coercitions persisteront, elle seront la preuve de l’imperfection du système social qui en a besoin pour subsister. Tant que des hommes voudront imposer leur vérité aux autres hommes, on ne sortira pas de l’inquisition, des procès staliniens, des morales, des polices, de la torture et de l’avilissement du cerveau humain par les préjugés les plus attristants dans l’inconscience de ses motivations préhominiennes.
La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard.
Pg 325-326