Besoins fondamentaux et acquis; Laborit

L’avenir que nous proposons apparaît trop beau pour être réalisable. Et cependant, une réflexion logique permet de trouver des arguments solides pour affirmer qu’il demeure possible. En effet, à partir du moment où l’évolution économique, c’est-à-dire la façon dont la technique de l’homme fruit de son imagination et de son expérience accumulée au cours des générations, lui permet une utilisation extrêmement efficace de la matière et de l’énergie, de telle façon que les besoins fondamentaux de tous les hommes puissent être assouvis, si la répartition en est correctement faite, tous ses autres besoins sont socioculturels et acquis par apprentissage. La notion de propriété des objets et des êtres, celle de dominance hiérarchique par le degré d’abstraction dans l’information professionnelle, celle de la nécessité première du travail producteur des produits de consommation, la notion de promotion sociale, d’égalité des chances de consommer, jusqu’à l’origine première pour chaque individu de la création de ces automatismes socioculturels. Il suffit donc d’apprendre autre chose (j’irai jusqu’à dire l’inverse) dès les premiers jours, les premiers mois, les premières années de l’enfance pour que ces notions si solidement établies n’aient plus de sens. Il suffirait de remplacer ces automatismes par une information généralisée, telle que nous en avons schématisé plus haut les méthodes et les objets, pour que tout change.

La nouvelle grille ; Henri Laborit ; Folio Essai ; Gallimard.

Pg 326-327

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