L’individu postmoderne n’a donc plus grand-chose à voir avec le citoyen moderne,que le sociologue et philosophe anglais (d’origine polonaise) Zygmunt Bauman, compare à un pèlerin : il part d’un point pour arriver vers un autre, sait où il va et pourquoi il y va, ne dévie pas de son itinéraire et vise le salut au terme de son périple. Le sujet postmoderne, au contraire, ne marche plus sur une ligne droite, mais zigzague d’un chemin à l’autre, revient en arrière, change de voie, flâne et envisage sans cesse d’autres possibles. Il ne se laisse plus enfermer dans les grands idéaux collectifs (les «grands récits»), mais s’engage de façon ponctuelle et réversible, en veillant toujours à préserver son autonomie. C’est un individu caractérisé par la fluidité, la légèreté, la flexibilité et la réinvention de soi permanente, qui flotte dans une ère «liquide».
Le mythe de la virilité, un piège pour les deux sexes ; Olivia Gazalé ; Robert Laffont ; 2017 ; p. 381