Complainte des dieux et réaction d'Enki; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

Ces jours-là, lorsqu’En-haut et En-bas

eurent été séparés

ces nuits-là, lorsque les destins (des dieux)

eurent été arrêtés,

lorsque les Anunna eurent été mis aux monde,

que les déesses eurent été épousées,

qu’elles eurent reçu chacune son lot :

qui en-haut, qui en-bas,

qu’elles eurent été Continuer la lecture de « Complainte des dieux et réaction d'Enki; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme. »

Hymne à Enki; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

Seigneur ! Sublime en tout l’univers ! Souverain par nature !

Ô vénérable Enki, né du taureau, engendré par l’Aurochs,

Chéri d’Enlil, le grand-mont, bien aimé du saint An !

Ô roi ! Arbre-mès planté dans l’Apsû et dominant la terre,

Dressé en Eridu comme un dragon altier

et de qui l’ombre abrite Continuer la lecture de « Hymne à Enki; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme. »

Ô vénérable Enki, tu m'as toujours secourue et aidée, livre moi ton fils; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

Il est certainement chez mon père,

dans le palais d’Enki !

Et de tirer chemin …. vers l’Apsû d’Enki à Eridu.

Une fois arrivée, elle leva la main vers1 lui :

« Ô vénérable Enki, tu m’as toujours secourue et aidée :

Fais donc sortir cet homme de ton Apsû :

Livre-le moi !

Je ne veux que l’emmener sain et sauf,

en mon sanctuaire de l’Éanna! »

Et Enki lui répondit : « C’est bon! »

Ajoutant: « Ainsi en soit-il! »

la sainte Inanna emmena donc Šukaletuda avec elle,

Depuis l’Apsû d’Eridu.

Elle se plaça en travers du firmament,

comme un arc-en-ciel

…….. s’avança, ……….. s’avança encore ………,

Et Šukaletuda devint de plus en plus petit !

1: On « lève la main vers » un personnage important pour l’implorer : c’est un geste de la prière.

Inanna et Šukaletuda v.235-247.

Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.]]>

Marduk se laisse convaincre à cette opération suggérée par Erra; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

Lorsqu’il eut entendu cette réponse, Marduk

ouvrit la bouche et s’adressa à Erra-le-preux :

« Si je quitte ma résidence,

le lien de l’univers se défera

et les eaux monteront dévaster la terre ;

Le clair-jour tournera en ténèbres ;

La tempête se lèvera occultant les étoiles du ciel ;

Le vent-mauvais soufflera, qui voilera le regard

des hommes en vie ;

Les diables monteront de l’Enfer et ……. s’emparera de ….. :

et qui donc, désarmé, leur pourra résister ?

Les Anunnaki monteront de l’enfer abattre les vivants :

qui les repoussera, avant que je prenne mes armes? »

Mais Erra ayant entendu ce discours,

ouvrit la bouche et s’adressa au prince Marduk :

« Prince Marduk, en attendant

que tu réintègres en personne ce temple

et que, le feu ayant nettoyé tenue, tu reprennes ta place,

jusqu’au bout je gouvernerai,

tenant ferme le lien de l’univers :

Je monterai au ciel donner des instructions au Igigi ;

Je descendrai en l’Apsû-infernal m’occuper des Anunnaki ;

Je renverrai au Pays-sans-retour les diables sauvages,

levant contre eux mes armes déchaînées ;

Du vent-mauvais, je paralyserai les ailes,

comme à un volatile !

Et même, dans ce temple, quand tu le réintégreras,

Prince Marduk,

A gauche et à droite de ta porte,

je ferai se tenir accroupis, comme des boeufs,

Anu et Enlil! »

Marduk, lorsqu’il l’eut entendu,

ce discours prononcé par Erra lui parut délectable !

Il quitta donc sa résidence inaccessible

et il se dirigea vers celle des Anunnaki.

Quand il y fut entré, il se tint devant eux.

Šamaš, l’ayant aperçu, obscurcit ces rayons

Sîn regardait ailleurs et ne ….. l’enfer.

Les vents-mauvais se levèrent,

tournant le plein jour en ténèbres.

Et sur la terre entière, le tumulte des peuples ….

tandis que les Igigi, terrorisés,

s’en furent en haut du ciel,

et que, de peur, les Anunnaki

se précipitèrent au fond de l’enfer! »

Le poème d’Erra, tablette I,v.168-tablette II v.10

Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.

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L'opération suggérée par Erra (Nergal); Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

Le roi des dieux (Marduk), ayant ouvert la bouche, prit la parole

et adressa ce discours à Erra, le champion des dieux :

« Erra-le-preux, touchant l’opération que tu suggères,

Sache que déjà autrefois, pour avoir quitté ma résidence,

à la suite d’une colère,

j’ai provoqué la déluge !

A peine avais-je quitté ma demeure

que le lien de l’univers se défit :

Le ciel en ayant été ébranlé,

des étoiles célestes la position changea

sans qu’elle pussent reprendre leur place ;

L’Irkallu-infernal ayant bronché,

le produit des sillons s’amenuisa,

rendant désormais difficile la subsistance ;

le lien de l’univers défait, la nappe souterraine baissa

et le niveau des eaux descendit !

A mon retour je vis comme il était malaisé

de tout raccommoder !

Le croît des êtres vivants était tombé,

et je ne pus le restaurer

sans me charger, en personne, comme un paysan,

de leur réensemencement !

Je fis donc reconstruire mon temple, pour m’y réinstaller.

Or, ma précieuse-image, maltraitée par le déluge,

avait son aspect terni !

Pour faire rebriller mes traits et nettoyer ma tenue,

je recourus au feu.

Lorsqu’il eut achevé son travail

et fait (à nouveau) resplendir ma précieuse-image,

et que, m’étant recoiffé de ma couronne impériale,

je fus revenu à ma place,

Mes traits étaient altiers, mon regard fulgurant !

Les hommes qui, échappés au déluge,

ont été témoins de cette opération,

Te laisserai-je tirer les armes

pour en anéantir la descendance ?

Ces fameux techniciens,

après les avoir fait descendre en l’Apsû,

je n’en ai jamais ordonné la remontée,

Et quant à la réserve de bois précieux

et de l’ambre jaune nécessaires,

j’en ai changé le lieu, sans en révéler à personne

le nouvel emplacement !

Alors, pour cette opération que tu as suggérée,

Erra-le-preux,

où trouver ce bois précieux, chair des dieux,

réservé au roi de l’univers

…..

Le poème d’Erra, v.105-116

Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.

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Naissance de Marduk; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

Une fois qu’Éa eut immobilisé

et terrassé ces malveillants,

et remporté

son triomphe sur ces adversaires,

Emmi ses appartements

il se reposa dans le plus grand calme :

il appela ce palais Apsû,

et l’on y marqua les Salles-de-cérémonie.

Là même, il établit

sa chambre nuptiale,

où Éa, avec Damkina, son épouse,

siègent en majesté.

Dans ce sanctuaire-aux-destins,

cette chapelle-aux-sorts,

fut procrée le plus intelligent,

le sage des dieux, le Seigneur :

au milieu de l’Apsû,

Marduk fut mis au monde-

au milieu du saint-Apsû,

Marduk fut mis au monde.

Le mit au monde

Éa, son père,

et accoucha de lui

sa mère, Damkina.

Il ne téta jamais

que mamelles divines :

la nourrice qui l’élevait

le fit s’emplir d’une vitalité formidable.

Sa nature était débordante ;

son regard, fulgurant ;

il était homme-fait de naissance,

et pleine force dès l’origine.

En le voyant, Anu,

le progéniteur de son père,

s’éjouit, s’éclaira

et eut le cœur plein d’aise.

Quand il l’eut détaillé :

« sa divinité est tout autre (,dit-il)

Il est bien plus sublime :

il les dépasse en tout !

Ses formes sont inouïes,

admirables,

impossibles à imaginer,

insupportables à regarder.

Quatre sont ces yeux,

et quatre sont ces oreilles.

Lorsqu’il remue les lèvres,

le feu flamboie !

Quatre oreilles

lui ont poussé,

et ses yeux, en pareil nombre,

inspectent l’univers !

C’est le plus haut des dieux,

suréminent par sa stature :

sa membrure est grandiose

-il est suréminent de naissance !

Mon enfant est un Utu (-soleil) !

Mon enfant est un Utu (-soleil) !

Mon enfant est un Soleil :

le vrai soleil des dieux !

Il est enveloppé de l’éclat surnaturel de dix-dieux,

il est subliment couronné,

et cinquante Rayonnements terrifiques

sont accumulés sur lui! »

La glorification de Marduk, l’épopée de la création, v.73-104

Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.

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Prise du pouvoir d'Éa; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

Lorsque Là-haut

le ciel n’était pas encore nommé,

et qu’Ici-bas la terre ferme

n’était pas appelée d’un nom,

seuls Apsû-le-premier,

leurs progéniteur,

et mère …-Tiamat,

leur génitrice à tous,

mélangeaient ensemble

leurs eaux :

Ni bancs-de-roseaux n’y étaient agglomérés,

Ni cannaies n’y étaient discernables.

Et alors que des dieux

nul n’étaient encore apparu,

qu’ils n’étaient ni appelés de noms

ni lotis de destins,

En Apsû-tiamat les dieux

furent produits :

Lahmu et Lahamu apparurent

et furent appelés de noms.

Avant qu’ils fussents devenus

grands et forts,

furent produits Anšar et Kišar,

qui leur étaient supérieurs.

Quand ils eurent prolongé leurs jours,

multiplié leurs ans,

Anu fut leur premier-né,

Conforme à ses parents.

Comme Anšar avait fait semblable à lui

Anu, son rejeton,

Anu pareillement, à sa semblance,

procréa (Éa) Nudimmud.

Or, Nudimmud, lui.

Le futur ordonnateur de ses parents,

était large d’entendement, sage

et doué d’une force immense ;

Bien plus puissant

que le procréateur de son père, Anšar,

il n’avait point d’égal,

comparé aux dieux ses frères.

Ayant dons fermé une bande

ces dieux-frères

troublèrent Tiamat

en se livrant au remue-ménage :

Bouleversant

l’intérieur de Tiamat,

ils tracassèrent, par leurs ébats,

le dedans de l’ « Habitacle-divin ».

Apsû n’arrivait pas

à calmer leur tumulte.

Tiamat, cependant,

demeurait impassible devant eux :

leurs agissements

lui étaient désagréables,

leur conduite, blâmable,

mais elle les épargnait.

Alors, Apsû,

Le producteur des grands-dieux,

appela son Mummu

et lui dit :

« Ô Mummu, toi, mon page

qui me contentes l’âme,

Viens,

allons trouver Tiamat! »

Ils s’en allèrent donc

et, assis en présence de Tiamat,

discoururent et discutèrent

touchant les dieux, leurs rejetons.

Apsû,

ayant ouvert sa bouche,

haussa la voix

et dit à Tiamat :

« Leur conduite

m’est désagréable :

le jour, je ne repose pas ;

la nuit, je ne dors pas !

Je veux réduire à rien

et abolir leur activité,

pour que soit rétabli le silence

et que nous autres, nous dormions! »

Tiamat,

entendant cela,

courroucée,

vociféra contre son époux,

et, s’étant montée d’elle-même,

récrimina aigrement contre Apsû,

parce qu’il avait insinué

du mal en son esprit :

« Pourquoi, nous-mêmes

détruirions-nous ce que nous avons produit ?

Leur conduite est fort désagréable ?

Patientons avec bienveillance! »

Mummu prit alors la parole

pour conseiller Apsû,

tout page qu’il était, récusant

l’avis de sa génitrice :

« Abolis donc, mon père,

cette activité turbulente

pour que tu reposes le jour

et que tu dormes la nuit! »

Apsû s’en réjouit

et les-traits-de-sa-face-brillèrent,

pour le mal qu’il avait machiné

contre les dieux ses enfants :

Il entoura-de-son-bras

la nuque de Mummu,

lequel s’assit sur ses genoux,

et l’Apsû l’embrassa.

Or, tout ce qu’ils avaient machiné

en leur réunion,

on le répéta

aux dieux, leurs rejetons.

L’ayant appris,

ces dieux s’agitèrent,

puis gardèrent le silence

et demeurèrent cois.

Supérieurement intelligent,

expérimenté, subtil,

Éa qui comprend tout

perça leur plan.

A l’intention d’Apsû, il combina

et agença un projet d’ensemble :

ayant ajusté contre lui

son charme auguste le plus fort,

Il le lui récita

et, d’un philtre, le mit au repos :

le sommeil l’envahit

et il dormait béatement.

Quand il eût endormi Apsû,

envahi de sommeil,

et que Mummu-le-conseiller

fut trop hébété pour se tenir-sur-ses-gardes.

Éa détacha le bandeau-frontal d’Apsû

et ôta sa couronne ;

il confisqua son Eclat-surnaturel

et s’en revêtit lui-même ;

Puis, l’ayant terrassé,

il le mit-à-mort

et enferma Mummu,

barrant sur lui la porte.

Il établit alors sur Apsû

son habitacle,

et se saisit de Mummu

qu’il tenait par sa laisse-de-nez.

La glorification de Marduk, l’épopée de la création, v.1-72

Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.

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La rivière créatrice; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.

C’est toi, Rivière-divine, la créatrice de tout !

Lorsque les grands dieux ont creusés ton lit,

ils ont mis la prospérité sur les rives,

et c’est en ton tréfonds qu’Éa, roi de l’Apsû,

a édifié sa demeure :

Il t’a gratifié de l’emportement, du flamboiement,

de la terreur, et il a fait de toi un Déluge irrésistible…

Version intégrale

Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.

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