La conception que se faisaient les grecs du blé comme femme et comme mère se retrouve chez les populations traditionnelles de l’Europe septentrionale. Un personnage féminin, la Mère du blé, est présente dans les derniers épis qui restent à couper dans le champ. Le plus souvent, elle se retrouve capturée Continuer la lecture de « La mère du blé et sa fille; Frazer; Le Rameau d'or. »
Symbolisme agricole; Le bouclier; Hésiode
À quelque distance de la ville
d’autres galopaient sur des chevaux.
Les laboureurs
brisaient la terre divine.
Ils portaient la tunique
retroussée. Il y avait
un grand champ. Certains coupaient
avec des faucilles aiguisées,
les tiges courbées sous le poids
des épis. On aurait dit vraiment
le grain de Déméter.
D’autres liaient les gerbes
et les disposaient sur l’aire
D’autres vendangeaient la vigne,
le couteau à la main.
D’autres recevaient des vendangeurs
et portaient à des paniers
des raisins blancs et noirs
pris à de long rangs de ceps,
alourdis par les feuilles
et les vrilles couleur d’argent.
D’autres les portaient à des paniers.
Près d’eux un rang de ceps,
tout en or, admirable travail
du sage Héphaïstos.
D’autres allaient de l’avant,
chacun avec son flûtiste.
Tout frémissait de feuilles ;
les tuteurs étaient d’argent.
Tout pliait sous le poids des grappes
déjà presque noires.
v 285 à 296
]]>Les origines postdiluviennes de l'Agriculture; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.
Quand le déluge eut tout emporté
et provoqué la ruine de la terre,
La permanence des hommes demeurait cependant assurée,
et préservée leur descendance :
Les têtes-noires pouvaient resurgir de leur argile,
mais lorsque An et Enlil
eurent derechef appelé les hommes à l’existence,
s’ils instituèrent le gouvernement,
la royauté, joyau des cités,
ils ne la firent pas encore descendre ici-bas !
Pour la foule des successeurs de l’humanité disparue
Ils ne mirent pas davantage en place,
de par Ningirsu, Bêche ni houe,
ni couffin, ni charrue qui anime la terre !
En ce temps-là, les hommes en avaient pour cent ans ;
et lorsque arrivait leur âge avancé,
Ils en avaient encore pour cent ans !
Mais, faute de pouvoir s’acquitter des travaux nécessaires,
leur nombre diminua, diminua beaucoup ….,
et, dans la bergerie, le menu-bétail dépérit !
C’est alors que, l’eau ayant manqué à Lagaš,
il y eut famine à Girsu :
car, ni l’on creusait de canaux,
ni l’on curait de rigoles d’arrosage,
ni l’on irriguait au shadouf, les vastes campagnes :
Même copieuse, on n’utilisait pas l’eau pour arroser prés et champs-
Les hommes ne comptaient que sur l’eau de pluie !
Céréale (Ašnan) ne produisait donc pas d’orge-diapré :
pas un sillon n ‘était creusé,
ni ne portait son fruit !
Pas une terre n’était travaillée,
ni ne portait son fruit !
Contrées ni foules ne faisaient de libations aux dieux :
bière, vin,……
Vin-doux…….
Pour les obtenir, on ne travaillait point
les larges terres à la charrue !
…….
Les canaux……..
Les champs………
C’est afin de creuser des canaux,
de curer des rigoles d’arrosage,
d’irriguer, au shadouf, les vastes campagnes,
d’utiliser l’eau abondante pour arroser prés et champs,
que les dieux mirent à la disposition des hommes
Bêche, houe, Couffin et Charrue
qui animaient la terre !
Et, dès lors, les hommes se mirent à faire pousser l’Orge !
Et, dès lors, devant Céréales, encore jeune, là présente,
Ils patientèrent,
jour et nuit, le temps nécessaire,
Attentifs !
Dès lors, devant Céréale, productrice de l’Orge-à-semer,
Ils se prosternèrent avant de se mettre au travail !
Version intégrale
Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.
]]>Comment les céréales ont été introduites en Sumer; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.
En ce temps-là, les hommes ne mangeaient que de l’herbe
comme font les moutons :
C’est alors, très anciennement,
que An fit descendre le ciel
Céréales (Ašnan), Orge et Lin.
Or enlil, s’apprêtant tel un bouquetin,
à dévaler la montagne escarpée,
jeta un œil en-bas : c’était la mer nue !
Alors, il regarda en-haut :
c’était la montagne au parfum de cèdre,
il mit donc l’Orge en tas
et l’entreposa sur cette montagne-
il mit en tas la richesse du pays
et l’entreposa sur la montagne…
Puis il condamna les flancs de la région montagneuse,
auparavant large-ouverts,
de chevilles qui joignaient ciel et terre,
de verrous qui …
….
or un jour Ninazu…
dit à Ninmada, son frère :
« Gagnons la montagne,
la Montagne où pousse Orge et Lin ;
Et, par la Rivière tumultueuse,
dont l’eau jaillit du sol,
Faisons descendre l’Orge de la Montagne,
Et amenons jusqu’à Sumer cette Orge-innuha.
Ainsi révélerons-nous l’orge à Sumer, qui l’ignore! »
Mais Ninmada, soumis à An, lui répondit :
« Puisque notre père ne nous à point donné l’ordre-
Puisque Enlil ne nous l’à pas commandé,
pourquoi gagnerions-nous la Montagne,
en ferions-nous descendre l’Orge,
Amènerions-nous jusqu’en Sumer cet Orge-innuha,
Et révélerions-nous ainsi l’Orge à Sumer, qui l’ignore ?
Viens plutôt ! Allons consulter Utu-le-céleste :
Celui qui dort, celui qui dort et qui sommeille,
Utu-le-preux, le fils de Ningal,
qui dort et qui sommeille! »
Ils levèrent donc leur mains vers Utu-aux-septante-Portes
Version intégrale.
Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.
]]>Ils ne savaient ni manger de pain ni se couvrir de vêtements; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.
Aussi les hommes de ces temps reculés
ne savaient-ils ni manger du pain
ni se couvrir de vêtements :
ils allaient et venaient tout nus,
se nourrissant d’herbage, comme le font les moutons,
et ne buvant que l’eau des fondrières.
C’est alors qu’en leur Lieu-de-naissance,
Leur résidence : le Saint-monticule,
les dieux créèrent Brebis-mère et Céréale,
Qu’ils introduisirent ensemble en leur auguste réfectoire !
Ainsi les Anunna du Saint-monticule
consommèrent-ils largement des produits
de Brebis-mère et de Céréale,
sans pour autant parvenir à se rassasier.
Les Anunna du Saint-monticule
burent le lait délicieux de leur auguste bergerie,
sans parvenir, pourtant, à s’en soûler :
c’est pourquoi,
en leur auguste bergerie, et pour leur bénéfice,
ils octroyèrent aux hommes le souffle-de-vie.
Enki dit alors à Enlil :
« Ô vénérable Enlil, brebis-mère et céréale,
déjà présentes au Saint-monticule,
faisons-les descendre sur terre! »
Voila comment, à l’ordre d’Enki et d’Enlil,
Brebis-mère et Céréale
descendirent (ici-bas) depuis le Saint-monticule
Extrait du Prologue du tournoi « Céréale contre Menu-bétail », v.20_42
Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.
]]>Extraits choisis du Lugal.e; Bottéro-Kramer; Lorsque les dieux faisaient l'homme.
Et lorsqu’en la contrée rebelle, il eut sarclé comme joncs
et arraché comme roseaux l’Asakku,
Le seigneur Ninurta …… sa matraque (en disant)
« Tel……. :
Désormais, on ne t’appellera plus Asakku, mais « Pierre »
-Une pierre dont le nom propre sera zalqu
au sein de quoi se trouvera l’Enfer
et dont la vaillance reviendra au seigneur. »
…………….
Or en ce temps-là, l’eau vivificatrice
ne sortait pas encore du sol,
Mais, transformée en glace accumulée,
elle ravinait, en fondant, les montagnes,
aussi les dieux du pays, réduits au travail forcé,
devaient-ils -telle était leur corvée-
porter la pioche et le couffin
car, afin d’assurer la production,
on avait pas d’autre ouvriers à engager.
………………..
Cruelle était la famine, car rien n’était encore produit !
Nul ne nettoyait les canaux, nul n’en draguait la fange,
Et, faute de drainage, la glèbe était imbibée d’eau !
Il n’y avait d’orge que clairsemée :
On ne creusait pas de sillon,
C’est à quoi le Seigneur appliqua sa haute intelligence :
il entreprit la réalisation de merveilles1 !
En la montagne, il amoncela donc les pierres,
et, déployant ses bras
tel un nuage épais qui traverse le ciel,
il verrouilla le front du pays, comme une altière muraille
……………….
Dès lors, le contenu entier de l’univers,
sous la coupe du roi du pays, jusqu’aux bouts de la terre,
jouirait des bienfaits du Seigneur Ninurta !
A la terre arable, il assigna donc
la culture de l’orge diaprée ;
des jardins et vergers il fit sortir des fruits,
et remplit les silos de monceaux de grains.
Hors du pays, il installa des comptoirs de commerce,
ainsi contenta-t-il tous les désirs des dieux,
lesquels, à l’envi, proclamèrent
Le los du père de Ninurta !
Une fois, cependant, il attrista le coeur d’une femme, sa mère,
Ninmah, qui en perdit le sommeil, sur sa couche
où, se souvenait-elle, elle l’avait conçu !
Son corps vêtu d’une toison de laine, semblant une brebis,
une brebis pas encore tondue,
elle se complaignait aigrement que lui fût fermée la montagne.
………….
Ontologie des noms de Ninhursag, nouvelle attribution de Ninmah
Le nom sera désormais « les monts » (hur.sag)
et tu en seras « la dame »(nin).
Tel est ton destin arrêté par moi, Ninurta :
Ainsi en sera-t-il !
Aussi, dorénavant, te dira-t-on toujours « dame-des-monts »
……….
Déesse auguste (dingir.mah) qui n’aimes guère les bavardages ;
Noble femme, dame des monts (Nin. Hursag), lieu pur (ki.sikil) ;
Dame de l’enfantement (Nin.tu) ….
1:On trouvera en akkadien cette expression dans l’épopée de la création attribuée à Marduk
Extrait du Lugal.e v.324-330, 334-339, 343-351, 360-371 et 394-396
Lorsque les dieux faisaient l’homme, Mythologie mésopotamienne par Jean Bottéro et Samuel Noah Kramer, Bibliothèque des Histoires, nrf, Éditions Gallimard.