…, le trait essentiel des trois grands rites d’initiation des australiens est l’abandon d’une partie vitale du corps qui servira de lien entre deux incarnations successives, en préparant au novice un nouveau corps qui abritera son esprit quand son sanctuaire actuel sera hors d’usage. Or, s’il y a quelque vérité dans une telle hypothèse, il faut s’attendre à ce qu’on prenne également des mesures pour assurer la réincarnation à la mort et aux funérailles. De fait, il semble bien que c’est ce qui a lieu. En effet, en premier lieu, il est évident qu’on peut expliquer ainsi les libations de sang des parents et des parentes faites dans la tombe, attendu que, d’après les usages australiens que nous avons cités, on pouvait très bien croire que le sang régénérait l’âme affaiblie, et la préparait à une nouvelle naissance. On peut en dire autant de la coutume australienne qui consistait à déposer des cheveux dans la tombe en même temps que le mort, car c’est une idée fort courante, que les cheveux sont le siège de la force. pg70-71 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>
Éloigner les démons avec un prépuce; Frazer; Le Rameau d'or.
Chez les Kolkodoons de Cloniny, dans le nord du Queensland, on enfile le prépuce à une tresse faite de cheveux humains et on le lie autour du cou de la mère « pour écarter les démons ». pg66 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>
Sacrifice de la chevelure ou de la chasteté à Byblos; Frazer; Le Rameau d'or.
A Byblos, dans le sanctuaire de la grande Déesse phénicienne Astarté, la coutume était différente. Là, lors du deuil annuel où l’on pleurait al mort d’Adonis, les femmes devait se raser la tête ; celles qui refusaient étaient tenues de se prostituer à des étrangers et de consacrer la salaire de leur honte à des sacrifices à la déesse. Bien que Lucien qui cite la coutume, ne le mentionne pas, on a de bonnes raisons, de croire que les femmes en questions étaient généralement des jeunes filles, de qui on exigeait ce geste de piété comme préliminaire au mariage. En tout état de cause, un point est clair : c’est que la déesse acceptait le sacrifice de la chasteté à la place du sacrifice de la chevelure. Et pourquoi ? Pour beaucoup de gens, comme nous le verrons dans la suite, la chevelure est, en un sens, le siège de la force ; et on a très bien pu supposer qu’elle contenait à la puberté, une double dose d’énergie vitale, puisque à cette époque elle est le signe visible et la gage d’une force récemment acquise, celle de la reproduction. On peut supposer que c’est la barbe plutôt que la chevelure qu’offrent les hommes en semblables circonstances. Ainsi, la substitution autorisée à Byblos devient compréhensible : les femmes donnaient de leur fécondité à la déesse, qu’elles leur offrissent leur chevelure ou leur chasteté. Pg 29-30 Frazer et le cycle du rameau d’or, Nicole Belmont et Michel Izard, Laboratoire d’anthropologie sociale; Collège de France.]]>