La conception que se faisaient les grecs du blé comme femme et comme mère se retrouve chez les populations traditionnelles de l’Europe septentrionale. Un personnage féminin, la Mère du blé, est présente dans les derniers épis qui restent à couper dans le champ. Le plus souvent, elle se retrouve capturée Continuer la lecture de « La mère du blé et sa fille; Frazer; Le Rameau d'or. »
Le « démon » de Socrate; Socrate in Diogène Laërce
Il prétendait avoir un démon1 qui lui indiquait l’avenir.
pg114
1:Ces « démons » (le mot est grec) n’ont évidemment rien de commun avec les diables du christianisme. Il s’agit d’être surnaturels, souvent anonymes, pourvus d’une certaine puissance, intermédiaires entre les hommes et les Continuer la lecture de « Le « démon » de Socrate; Socrate in Diogène Laërce »
Narcisse; Chevalier et Gheerbrant; Dictionnaire des symboles
Narcisse
L’étymologie (narké) d’où vient narcose, aide à comprendre le rapport de cette fleur avec les cultes infernaux, avec les cérémonies d’initiation, selon le culte de Déméter à Éleusis. On plante des narcisses sur les tombeaux. Il symbolisent l’engourdissement de la mort, mais d’une mort Continuer la lecture de « Narcisse; Chevalier et Gheerbrant; Dictionnaire des symboles »
Grenade; Chevalier et Gheerbrant; Dictionnaire des symboles
Grenade
Le symbolisme de la grenade relève de celui, plus général, des fruits à nombreux pépins (cédrat, courge, orange). C’est tout d’abord un symbole de fécondité, de postérité nombreuse : dans la Grèce antique, elle est aussi attribut d’Héra et d’Aphrodite ; et, à Rome, la coiffure des mariées Continuer la lecture de « Grenade; Chevalier et Gheerbrant; Dictionnaire des symboles »
Symbolisme agricole; Le bouclier; Hésiode
À quelque distance de la ville
d’autres galopaient sur des chevaux.
Les laboureurs
brisaient la terre divine.
Ils portaient la tunique
retroussée. Il y avait
un grand champ. Certains coupaient
avec des faucilles aiguisées,
les tiges courbées sous le poids
des épis. On aurait dit vraiment
le grain de Déméter.
D’autres liaient les gerbes
et les disposaient sur l’aire
D’autres vendangeaient la vigne,
le couteau à la main.
D’autres recevaient des vendangeurs
et portaient à des paniers
des raisins blancs et noirs
pris à de long rangs de ceps,
alourdis par les feuilles
et les vrilles couleur d’argent.
D’autres les portaient à des paniers.
Près d’eux un rang de ceps,
tout en or, admirable travail
du sage Héphaïstos.
D’autres allaient de l’avant,
chacun avec son flûtiste.
Tout frémissait de feuilles ;
les tuteurs étaient d’argent.
Tout pliait sous le poids des grappes
déjà presque noires.
v 285 à 296
]]>Retrouvailles et épilogue; Hymne 2, pour Déméter ; Hymnes Homériques ; Hésiode
Elle se rongeait du désir
de voir sa fille au vaste giron.
C’est une année effroyable
sur la terre nourrice
qu’elle imposa aux humains, et cruelle.
Déméter la Couronnée
tenait la semence cachée.
Aucune pousse ne paraissait.
Plus d’une fois les vaches tirèrent
la charrue dans les champs. En vain.
Plus d’une fois l’orge blanc
tomba dans la terre en pure perte.
Elle allait disparaître tout à fait,
la race des hommes éphémères,
à cause de la faim sinistre
et ceux qui habitent sur l’Olympe
n’auraient plus reçu d’honneurs,
de cadeaux et de sacrifices,
si Zeus n’avait pas réfléchi,
et médité au fond de son cœur.
Il envoya d’abord Iris
qui a des ailes dorées
vers Déméter aux longs cheveux,
belle, désirable mille fois.
Il dit. Et elle à l’ordre
de Zeus Nuages-Noirs le Kronide
obéit et à toutes jambes
elle traversa tout l’intervalle.
Elle arriva à la ville
d’Éleusis aux bonnes senteurs,
elle trouva dans son temple
Déméter sous sa mante noire.
Elle lui parla. Elle dit
ces paroles qui ont des ailes :
« Déméter, Zeus le père
qui sait des secrets éternels
t’appelle : reviens dans la famille
des dieux qui vivent toujours.
Viens, que ne soit pas vaine
ma parole qui est de Zeus. »
Voici ce qu’elle dit, suppliante,
mais sans pouvoir la persuader.
La père alors dit aux dieux bienheureux,
à ceux qui vivent toujours,
d’aller la prier tous. Un par un,
chacun son tour ils y allaient,
ils l’appelaient, lui promettaient
des cadeaux magnifiques,
tous les honneurs qu’elle voudrait
auprès de ceux qui ne meurent pas.
Mais personne ne pouvait
fléchir son cœur et son esprit,
car elle était fâchée.
Elle refusait durement leurs offres.
Elle proclama que jamais
elle n’irait sur l’Olympe
aux bonnes senteurs, que jamais
elle ne ferait naître les fruits
tant qu’elle n’aurait pas vu
de ses yeux sa fille au doux regard.
Lorsque Zeus l’eut entendue,
lui qui gronde au loin, lui le Voyant,
il envoya vers l’Érèbe
l’Argeïphontès1 à la baguette d’or,
pour que par des douces paroles
il persuade Hadès
de laisser Perséphone la Pure
quitter la brûle et les ténèbres
et monter vers la lumière, vers les dieux,
pour que sa mère
puisse la voir de ses yeux
et fasse cesser sa colère.
Hermès obéit ;
dans les profondeurs de la terre
vite il descendit,
quittant la maison de l’Olympe.
Il trouva le Seigneur
à l’intérieur de sa maison,
assis sur un lit
avec son épouse timide
(elle était là à contrecœur ;
elle regrettait sa mère,
qui songeait à se venger
de ce que lui avaient fait les dieux).
Argeïphontès le fort
s’approcha tout près et leur dit :
« Hadès aux cheveux noirs,
seigneur de ceux qui ont péri,
Zeus le père m’a chargé
de mener la belle Perséphone
hors de l’Érèbe, vers les dieux,
pour que sa mère la voie
de ses yeux et fasse cesser
sa colère affreuse et sa fureur
contre ceux qui ne meurent pas.
Elle a le grand projet
d’anéantir les tribus chétives
des hommes nés de la terre,
en cachant sous terre le grain
en supprimant les honneurs
qui nourrissent ceux qui ne meurent pas.
Sa colère est affreuse.
Elle ne veut plus voir les dieux.
Dans son temple, parmi les senteurs,
elle s’enferme toute seule, et règne
sur Éleusis la rocheuse. »
Voila ce qu’il dit ; le seigneur des morts,
Aïdoneus, en souriant
leva le sourcil et obéit
à l’édit de Zeus le roi.
Sans attendre il donna ses ordres
à Perséphone la sage :
« Va, Perséphone, va la voir
ta mère aux voiles noirs.
Que ton cœur soit sage dans ta poitrine,
serein ton esprit.
Ne te laisse pas aller
à une tristesse trop grande.
Je ne suis pas un époux méprisable
parmi les immortels.
Je suis le frère de Zeus le père.
Si tu restes ici,
tu commanderas à tout ce qui vit,
à tout ce qui rampe.
Tu auras les plus grands honneurs
parmi les immortels.
Tu pourras punir tous les jours
ceux qui t’auront fait du tort,
qui n’auront pas cherché à obtenir
ta grâce en t’offrant
en toute pureté des sacrifices
et tout ce qu’il convient. »
Voila ce qu’il dit.
La sage Perséphone en fut heureuse,
et dans sa joie, elle bondit
brusquement, mais il
lui donna à manger
un doux pépins de grenade,
sans qu’elle y prenne garde.
Il voulait empêcher qu’elle reste
à jamais auprès de Déméter
la vénérable aux voiles noirs.
À son char d’or il attela
sous ses yeux des chevaux
qui ne mourront pas, lui,
Aïdoneus, Maître des Foules.
Elle monta sur le char,
la fort Argeïphontès
à coté d’elle prit
dans ses mains les rênes et le fouet.
Il traversa le palais ;
les chevaux galopaient de bon cœur.
En peu de temps, ils parcoururent
un long chemin. Ni la mer,
ni l’eau des fleuves, ni les montagnes
n’arrêtèrent la course
de ces chevaux libres de mort.
Car ils fendaient l’air profond
dans leur élan vers les hauteurs.
Il les fit d’arrêter à l’endroit
où Déméter la couronnée
attendait devant son temple
pleins de bonnes odeurs. En les voyant
elle sursauta comme une ménade2
dans les taillis de la montagne.
Perséphone de son côté,
quand elle vit les beaux yeux
de sa mère quitta le char,
oublia les chevaux,
sauta, courut l’embrasser,
se pendit à son cou.
Mais elle, dès qu’elle tint
sa chère enfant dans ses bras,
comprit soudain la ruse,
fut prise d’une grande peur
et cessant de l’embrasser
lui posa la question :
« Mon enfant, n’as-tu pas,
pendant que tu étais là-bas,
mangé quelque chose ? Parle,
ne cache rien, il faut que nous sachions
si tu peux revenir
du monde d’Hadès le sinistre,
vivre avec moi et ton père,
le Kronide Maître-des-Nuages.
Et te feraient honneur
tous ceux qui ne meurent pas.
Mais si tu as mangé, tu t’en retourneras
sous la terre.
Tu habiteras là
pendant l’une des trois saisons,
et les deux autres avec moi,
avec ceux qui ne meurent pas.
Lorsque s’épanouiront
sur la terre les fleurs du printemps
avec leurs parfums divers,
tu monteras de la nuit obscure
et tu seras merveille pour les dieux
et pour les hommes qui meurent.
Raconte-moi comment t’a emportée
dans la brume sombre,
par quelle ruse forte t’a trompée
le Maître du Large Accueil. »
Alors Perséphone la belle
lui répondit ces mots :
« je vais te dire, mère,
exactement tout ce qui s’est passé.
Quand est venu Hermès le bienfaiteur,
le messager rapide
de la part de Zeus le Père
et de tous les autres Ouraniens,
me disant de sortir de l’Érèbe
pour que tu me voies de tes yeux
et que cesse ta colère,
ta fureur contre les Immortels,
j’ai tout de suite bondi de joie.
Mais, sans que j’y prenne garde,
il m’a mis dans la bouche
un doux pépins de grenade
et m’a contrainte par la force
à l’avaler malgré moi.
Comment il m’a prise grâce au piège
inventé par le Kronide
mon père, au fond de la terre
comment il m’a emportée,
je te le dirai, je répondrai
à toutes tes questions.
Nous étions toutes
dans une délicieuse prairie,
Leukippè, Phaïno,
Ianthé et Électre,
Mélitè et Iakhè,
Rhodéïa et Kallirhoè,
Lèlobosis et Tykhè,
Okyrhoè, belle comme une fleur,
Chryséis et Ianeïra,
Akastè et Admètè
et Rhodopè et Ploutô
et Calypso la désirable,
et Styx, et Ouranie
et l’aimable Galaxaurè
Pallas qui provoque les batailles,
Artémis qui aime les flèches,
nous jouions à cueillir
de nos mains de douces fleurs,
le beau crocus mêlé
aux flambes d’eau, aux jacinthes,
et la rose en bouton,
et les lys, merveille des yeux,
et le narcisse qu’a fait naître
comme le crocus la terre large.
Et moi je l’ai cueilli,
pleine de joie ; mais le sol s’est ouvert ; le prince en est sorti,
le maître du Large Accueil,
le puissant ; il m’a emportée
sur son char d’or au fond de la terre.
Je ne voulais pas. J’ai crié
à pleine voix ; mon cri montait.
Voilà toute la vérité ;
il me fait deuil de te la dire. »
Elles passèrent alors tout le jour,
leurs cœurs à l’unisson,
à se réconforter l’une l’autre,
à se réjouir ;
elles s’embrassaient sans cesse,
et leur chagrin s’effaçait ;
chacune recevait
et donnait à son tour de la joie.
Voici que s’approcha d’elles
Hécate (son diadème brille).
Elle embrassa longuement
la fille de Déméter la sainte.
Et c’est pourquoi la princesse
marche devant elle et derrière.
Zeus le Voyant qui gronde fort
leur envoya comme messagère
Rhéïa aux longs cheveux
pour faire revenir chez les dieux
Déméter aux voiles noires ;
Il promit de lui donner
tous les honneurs qu’elle souhaiterait
parmi ceux des Immortels.
Il accepta que sa fille,
de chaque année qui tourne
passe la troisième partie
dans la brume obscure,
et les deux autres près de sa mère
et les dieux qui ne meurent pas.
Voilà ce qu’il dit. À cet ordre
la déesse ne fut pas rebelle.
Elle s’élança soudain
depuis les sommets de l’Olympe,
alla jusqu’à Rharos, où étaient
autrefois les seins nourrissants
de la terre, mais depuis
ils ne nourrissaient plus.
Ils étaient stériles, sans verdure ;
cachant l’orge blanc
selon l’idée de Déméter
aux fines chevilles. Mais bientôt
la terre aurait une chevelure
de longs épis ;
le printemps s’épanouirait,
les riches sillons
dans la plaine seraient lourds
d’épis, à lier en gerbes.
C’est là qu’elle alla tout d’abord,
venue de l’éther infertile.
Elles eurent plaisir à se voir ;
leurs cœurs étaient en joie.
Voici ce que lui dit alors
Rhéïa (son diadème brille) :
« Viens ici, mon enfant ;
Zeus le voyant qui gronde fort
veut que tu reviennes chez les dieux ;
il promet de te donner
tous les honneurs que tu souhaiteras
parmi ceux des immortels.
Il accepte que ta fille
de chaque année qui tourne,
passe la troisième partie
dans la brume obscure,
et les deux autres près de toi
et des dieux qui ne meurent pas.
Il dit qu’il en serait ainsi ;
il a fait signe de la tête.
Allons, va, mon enfant,
obéis, cesse d’être en colère
si violemment contre le Kronide
Maître des Nuages Noirs.
Fais pousser tout de suite
le grain qui nourrit les hommes. »
Voilà ce qu’elle dit. Déméter
la couronnée obéit.
Elle fit pousser tout de suite
le grain dans les champs fertiles.
Toute la terre large s’alourdit
de feuilles et de fleurs.
Elle, aux rois qui rendent la justice
elle alla montrer
à Triptolémos, à Dioklès
l’habile cavalier,
à Eumolpos le fort, à Kéléïos
qui guide les peuples,
le déroulement des cérémonies ;
elle révéla les rites
(à Triptolémos et à Polyxénos, à Dioklès aussi).
Rites graves, on ne peut
ni les négliger, ni s’en enquérir,
ni en parler ; la piété pour les Déesses
retient la voix.
Heureux parmi les hommes de la terre
celui qui les a vus.
Celui qui n’a rien fait,
qui n’a pas pris part à rien, son sort
est différent, quand il est mort,
dans les ténèbres mouillées.
Puis quand elle eut tout mis en ordre,
la déesse des déesses,
elle s’en alla vers l’Olympe
à l’assemblée des dieux.
C’est là qu’elles habitent toutes
près de Zeus Joie-de-le-Foudre
les grandes, les Vénérables.
Bienheureux parmi les hommes
qui sont sur terre celui
qu’elles ont choisi d’aimer.
Soudain elles lui envoient
comme un hôte dans sa maison
Ploutos qui donne l’abondance
aux hommes qui mourront.
Et maintenant, maîtresse du pays,
d’Éleusis aux bonnes senteurs,
de Paros entourée par les vagues,
d’Antrôn la rocheuse,
souveraine, maîtresse des saisons,
douce bienfaitrice,
Princesse Déo, avec ta fille,
la belle Perséphone,,
prends soin de nourrir en joie ma vie
en récompense de mon chant.
Pour moi j’ai de toi souvenir,
mais d’autre chant aussi.
1: Hermès
2:voir articles sur les ménades ou les Bacchantes.
v.304-495
]]>Mystères d'Éleusis; Hymne 2, pour Déméter ; Hymnes Homériques ; Hésiode
Bientôt arrivée à la maison
de celui que Zeus protège,
Kéléïos, elles traversèrent
le portique où leur mère,
assise contre la colonne
qui soutient le toit fait avec soin,
tenait dans son giron son fils,
tendre pousse. Vers elle
elles coururent. La déesse
posa le pied sur le seuil
et sa tête touchait le plafond.
Une lumière divine
resplendit. Pleine de respect,
de timidité, de pâle crainte,
la reine quitta son siège
et lui demanda de s’asseoir.
Mais Déméter qui fait venir les saisons,
qui offre des merveilles,
n’accepta pas de s’asseoir
sur le siège luisant.
Elle restait là en silence,
ses beaux yeux regardant vers la terre.
Mais Iambè qui connaissait les usages
avança vers elle
un siège massif, et le recouvrit
d’une fourrure argentée.
Une fois assise, elle tenait
son voile devant son visage ;
elle resta longtemps, triste, sur ce siège,
sans dire un mot,
sans même faire signe à quelqu’un
de la voix ou du geste,
sans jamais rire, sans rien boire,
sans rien manger,
tant elle était rongée par le regret
de sa fille au beau giron.
Enfin Iambè qui savait les usages
avec milles grimaces
avec milles contorsions,
fit que la sainte souveraine
se mit à sourire et à rire,
jusqu’à avoir le cœur en joie.
Plus tard sa manière d’être
plaisait toujours à la déesse.
Métaneïra pour la déesse
remplissant une coupe de vin,
doux comme le miel, la lui donna.
Mais elle refusa : le vin rouge
était pour elle intouchable ;
qu’on fît un mélange de farine,
d’eau et de menthe douce
et qu’on le lui donnât à boire.
La reine docile prépara
le kykéon, le lui donna.
Et Déô la souveraine
le prit selon le rite.
. . . . . .
Métaneïra à l’ample giron
fut la première à parler :
« La joie soit avec toi, femme,
ta famille n’est pas, je pense,
vile, mais noble ; la dignité
et la pudeur sont dans tes yeux,
comme dans les yeux des rois
qui rendent justice.
Pour ce que donnent les dieux,
il nous faut l’accepter,
nous autres humains, fût-ce à contrecœur.
Nous sommes sous le joug.
Mais tu es chez moi ; je te donnerai
tout ce que je pourrai.
Soigne cet enfant que j’ai,
tard venu, inespéré ;
les dieux qui ne meurent pas me l’ont donné
après bien des prières.
Tu pourrais te charger de l’élever,
et s’il a atteint l’âge d’homme,
tu provoquera bien de l’envie
chez les femmes qui sont femmes ;
elles verront la récompense
magnifique que tu auras. »
A son tour lui répondit
Déméter la couronnée :
« Avec toi aussi la joie, femme ;
que les dieux soient pour toi généreux.
Cet enfant, je le prends ; j’en aurai soin,
comme tu veux.
Je te l’élèverai ; jamais, j’espère
une nourrice maligne
ne l’envoûtera; jamais
le Sournois ne lui fera mal.
Car je connais un charme
plus fort que le Perce-Bois,
une sûre protection
contre le mal de l’envoûtement. »
Voila ce qu’elle dit, et elle prit
de ses mains immortelles
l’enfant, le posa sur son sein
parfumé ; la mère en eut grande joie.
Donc dans le palais elle éleva
Démophon, le noble fils
de Kéléïos le subtil
et de Métaneïra à l’ample giron.
Il grandissait toujours semblable
à un être divin.
Il ne mangeait pas, ne prenait pas
le sein. Déméter le frottait d’ambroisie
comme s’il était né d’un dieu.
Elle soufflait sur lui doucement
et le tenait dans son giron.
La nuit elle l’enfouissait dans la force du feu,
comme un tison. Les parents
n’en savait rien et s’étonnaient
de le voir s’épanouir.
Il ressemblait comme un reflet aux dieux.
Et elle aurait pu l’arracher
à la vieillesse et à la mort,
si dans sa grande imprudence
Métaneïra à l’ample giron
n’était pas entrée une nuit
dans la chambre parfumée,
pour voir. Elle hurla,
elle se frappa les deux cuisses.
Elle avait peur pour son enfant ;
soudain le cœur lui manqua.
En gémissant elle dit
ces paroles qui ont des ailes ;
« Démophon, mon fils, l’étrangère
t’enfouit dans un grand feu ;
elle est cause que je pleure,
elle est cause que j’ai grand mal. »
Voila ce qu’elle dit dans sa détresse ;
la déesse l’entendit.
Elle se mit en colère,
Déméter la couronnée.
Ce cher enfant, né dans le palais,
alors qu’on ne l’attendait plus,
de ses mains immortelles,
elle le posa sur le sol,
l’ayant retiré du feu
et sa fureur était épouvantable,
alors sa parole frappa
Métaneïra à l’ample giron :
« Êtres humains, qui ne savez rien,
incapable de voir venir
le bonheur qui vous attend
ou le malheur qui est votre part.
Dans ta grande folie,
tu as fait une faute sans remède.
Le grand serment m’en est témoin,
l’eau sans pitié du Styx,
je l’aurais fait libre à jamais
de mort et de vieillesse,
ce fils que tu aimes ; sa grandeur aurait été sans déclin.
Maintenant on ne peut plus faire
qu’il échappe à la mort, aux Tueuses.
Mais sa grandeur sera sans déclin
parce qu’il est monté
sur mes genoux, parce que dans les bras
il a dormi.
Quand les années pour lui
auront fait le tour avec les saisons,
les enfants d’Éleusis,
pendant de longs jours,
s’affronteront entre eux
dans la guerre et les combats.
Je suis Déméter la Vénérable,
en moi se trouve un grand bien,
une grande joie pour ceux qui meurent
et pour ceux qui ne meurent pas.
Mais allons, que tout le peuple
me construise un grand temple
et, plus bas, un autel,
près de la ville et de son haut rempart,
au-dessus du Kallikhoros,
sur la colline qui le domine.
Et moi, j’établirai des fêtes
pour que, dans la suite des temps,
les célébrant selon le rite,
vous ayez ma faveur. »
Voilà ce que dit al déesse
et elle changea de taille et d’allure ;
sa vieillesse disparut ;
un souffle de beauté l’enveloppait.
Une senteur délicieuse
de sa robe parfumée
s’exhala. Une lumière
rayonna loin tout autour de son corps
de déesse immortelle.
Ses cheveux blonds flottaient sur ses épaules.
La massive maison fut illuminée
comme par un éclair.
Elle traversa les salles ;
les genoux de la femme se rompirent.
Longtemps elle resta sans rien dire ;
elle avait même oublié
de relever son fils si longtemps désiré,
laissé sur le sol.
Les sœurs de l’enfant avaient entendu
la voix pitoyable.
Elles avaient bondi,
rejetant les couvertures. L’une
prenait l’enfant dans ses bras,
le posait sur sa poitrine.
L’autre ranimait le feu.
La troisième , sur la pointe
des pieds conduisait sa mère
hors de la chambre parfumée.
L’enfant se débattait. Elles lui donnèrent,
toutes autour de lui,
le couvrant de caresses, un bain.
Il ne se calmait pas.
Elles savaient moins bien
le soigner, s’occuper de lui.
Tout au long de la nuit elles supplièrent
la déesse de gloire ;
elles tremblaient de peur ;
mais dès que l’aurore apparut
au très puissant Kéléïos
elles racontèrent la vérité,
comme le leur avait ordonné
Déméter la Couronnée.
Alors il appela sur la place
le peuple – ils étaient beaucoup-
il leur dit de bâtir
pour Déméter aux longs cheveux
un riche temple et un autel
sur l’éperon de la colline.
Ils lui obéirent sans tarder,
ils entendirent sa parole,
ils firent comme il avait dit.
Il grandit, un Pouvoir le voulait.
Lorsqu’ils eurent fini,
qu’ils furent au bout de leur labeur,
chacun s’en retourna chez soi.
Et la blonde Déméter
vint s’y asseoir et y resta
loin de tous les bienheureux.
v.184-303
]]>Rencontre avec les fille de Kéléïos; Hymne 2, pour Déméter ; Hymnes Homériques ; Hésiode
Celles qui la virent furent les filles
de Kéléïos roi d’Éleusis.
Elles venaient chercher l’eau claire
pour la rapporter
avec des aiguières de bronze
dans la maison de leur père.
Elles étaient quatre, comme des déesses,
dans leur fleur de filles,
Kallidikè, Kleïsidikè,
Dèmô la jolie,
et Kallithoè qui de toutes
est la plus grande.
Sans la reconnaître (il est difficile
pour ceux qui meurent de voir les dieux)
debout près d’elle, elles lui dirent
ces paroles qui ont des ailes :
« D’où viens-tu, vieille ?
De quelle famille es-tu ?
Pourquoi restes-tu là, loin de la ville,
sans t’approcher
des maisons ? Il y a là-bas des femmes
dans l’ombre des salles
qui ont le même âge que toi,
Il y en a des plus jeunes
qui auraient pour toi de bonnes paroles
et des gestes d’accueil. »
Voilà ce qu’elles dirent ;
la déesse souveraine répondit :
« Chères enfants, qui que vous soyez
parmi les femmes qui sont femmes,
la joie soit avec vous. Je vais vous parler.
Il n’est pas malvenu que je réponde à vos questions
en disant la vérité.
Dôs est mon nom ; c’est celui
que m’a donné ma mère et souveraine.
Et maintenant j’arrive de la Crête
sur le large dos de la mer.
Je ne l’ai pas voulu. On m’a forcée
par violence, malgré moi,
des pirates m’ont emmenée.
Plus tard, leur bateau qui va vite
s’est arrêté à Thorikos1 ;
là sont montées en foule
des femmes de la terre ferme ;
quant à eux, ils avaient
préparés un repas près des amarres
du côté de la poupe.
Mais moi, cette nourriture alléchante
ma levait le cœur ;
sans être vue je suis partie
à travers la terre obscure ;
j’ai fui ces gens qui me donnaient des ordres
arrogants, et qui voulaient
alors qu’ils m’avaient eue pour rien
tirer de moi un bon prix.
Voilà comment je suis venue ici ;
j’ai erré ; je ne sais pas
comment s’appellent ce pays
et ceux qui l’habitent.
Mais, pour vous, que tous ceux qui ont
leur maison dans l’Olympe
vous donnent d’avoir de bons maris
et d’enfanter des enfants
comme en veulent tous les parents.
Et, pour moi, mes filles
que votre cœur ait pitié de moi.
Où vais-je aller, mes enfants,
chez quel homme ou chez quelle femme,
pour y travailler
de bon cœur, pour y faire
ce que fait la femme vieillie ?
Je pourrais prendre dans mes bras un petit enfançon,
je pourrais m’en occuper,
je tiendrais la maison,
au fond de la plus belle chambre
je ferais le lit
pour les maîtres, et je montrerais
aux femmes leur ouvrage. »
Ainsi dit la déesse. Tout de suite
la fille toujours fille,
Kallidikè, la plus belle des enfants
de Kéléïos, lui répondit :
« Grand- mère, ce que les dieux nous donnent,
même sans joie, il faut
l’accepter. Nous sommes humains ;
ils sont plus fort que nous.
Mais maintenant je vais te dire
clairement avec leur nom,
qui sont les hommes qui sont ici
les plus respectés,
qui sont à la tête du peuple
et qui gardent notre ville
avec ses créneaux par leurs conseils
et la rigueur de leurs sentences.
Il y a Triptolémos le très sage
et Dioklès
et Polyxénos
et Eumolpos l’irréprochable
et Dolikhos
et notre père (il est plein de vaillance)
chacun d’eux à une femme
qui veille sur tout dans la maison.
Il n’est pas une parmi elles
qui pourrait, t’ayant vue,
nier que tu aies grande allure,
et te refuser l’entrée.
Toutes te recevront.
Car tu ressembles à une déesse.
Si tu le veux, reste ici,
le temps que nous allions à la maison
de notre père et racontions
tout cela de bout en bout
à notre mère Métaneïra
(ample est son giron) ; peut-être
te voudra-t-elle chez nous
sans que tu t’adresses ailleurs.
Elle a un fils qu’elle aime plus que tout
dans son beau palais ;
c’est un enfant tard venu,
longtemps attendu, reçu dans la joie.
Tu pourrais te charger de l’élever,
et s’il atteint l’âge d’homme,
tu provoqueras bien de l’envie
chez les femmes qui sont femmes ;
elles verront la récompense
magnifique que tu auras. »
Voila ce qu’elle dit ; de la tête,
la déesse approuva. Les filles
remplirent d’eau leurs jarres luisantes
et s’en allèrent, joyeuses,
à la grande maison de leur père.
Tout de suite à leur mère,
ce qu’elle avaient vu, elles le dirent,
et entendu. Tout de suite
elle leur dit de la faire venir
pour un beau salaire.
Comme des biches, comme
des jeunes vaches au printemps
qui sautent dans la prairie,
la panse pleine de bonne herbe,
ainsi, tout en retenant les plis
de leur robe jolie,
elles allaient dans les ornières
de la route ; et leur cheveux
flottaient sur leurs épaules,
pareils à des fleurs de safran.
Sur le bord de la route elles trouvèrent
la bonne déesse, juste là
où elles l’avaient laissée.
Elles l’emmenèrent à la maison
de leur père. Pour elle, elle allait derrière,
le cœur en peine ;
elle marchait, la tête voilée.
Une robe noire
flottait autour des jambes sveltes
de la déesse.
1:Thorikos est près du cap Sounion, donc non loin d’Athènes
v.105-183
]]>Déméter recherche Perséphone; Hymne 2, pour Déméter ; Hymnes Homériques ; Hésiode
Pendant neuf jours, par toute la terre,
la reine Dèô1
tourna en rond, tenant en main
des torches enflammées ;
dans sa douleur elle ne toucha
ni à l’ambroisie ni au nectar
qui est bon à boire ; elle refusa
de baigner son corps.
Au dixième jour, quand parut
l’aurore lumineuse,
Hécate vint à sa rencontre,
tenant à la main une lampe,
et lui dit ce qu’elle savait ;
voici comment elle parla :
« Reine Déméter, maîtresse des saisons,
douce bienfaitrice,
qui parmi les dieux du ciel
ou les hommes qui meurent
a enlevé Perséphone
et t’a brisé le cœur ?
J’ai entendu la voix,
mais de mes yeux je n’ai pas vu
qui c’était. Voila tout ce que je puis
te dire de certains. »
Ainsi parlait Hécate, la fille
de Rhéïa aux longs cheveux
ne lui répondit rien, mais au plus vite
elle partit avec elle,
et toujours elle tenait en main
des torches enflammées.
Elles arrivèrent près de Soleil,
qui voit les hommes et les dieux.
Elles arrêtèrent ses chevaux,
et la grande déesse lui dit :
« Soleil, traite-moi avec respectent
(je suis une déesse), si jamais
d’un mot, d’un geste j’ai fait du bien
à ton cœur ou à ton âme.
La fille que j’ai enfantée,
douce fleur si belle,
je l’ai entendue pousser des cris
à travers l’air infertile,
comme si on lui faisait violence,
mais je n’ai rien vu de mes yeux.
Mais toi, car tu regardes avec tes rayons
du haut de la divine lumière
tout ce qui a lieu sur la terre
et jusqu’au fond de la mer,
dis-moi, de manière certaine,
cette enfant, si tu l’as vue :
qui alors que j’étais loin,
par la contrainte, malgré elle,
qui me l’a prise, qui des dieux
ou des hommes qui meurent? »
Voici ce qu’elle dit. Et le fils d’Hypérion
lui répondit par ces mots :
« Fille de Rhéïa aux longs cheveux,
princesse Déméter,
tu va le savoir. Car j’ai pour toi
grand respect, grande pitié :
tu souffres à cause de ta fille
(elle a de fines chevilles).
Aucun autre dieu n’est responsable que Zeus Maître-des-Nuages.
Il en a fait cadeau à Hadès
qui est son propre frère
et qui, toute belle, en fera
sa femme ; avec ses chevaux
il l’emporte dans le brouillard obscur.
Elle pousse des cris.
Déesse, arrête de pleurer ;
non, il ne faut pas
que tu vives toujours dans la colère ;
ce n’est pas un gendre
sans allure parmi les immortels,
Aïdoneus1, Maître des Foules.
C’est ton propre frère, il a mêmes parents ;
aux premiers temps
quand le monde fut partagé
en trois, il a reçu
une belle part et il est roi
de qui habite près de lui. »
Voici ce qu’il dit. Et il lança ses chevaux ;
eux, à son cri,
emportèrent vite le char,
comme des oiseaux à grandes ailes.
Pour elle une douleur plus sombre, plus cruelle
la toucha au cœur.
Elle était en colère
contre Kroniôn Nuages-Noirs.
Elle tourna le dos à l’assemblée des dieux,
aux grand Olympe.
Elle alla vers la ville des hommes
et leurs riches domaines.
Pendant longtemps elle se fit
méconnaissable. Personne,
homme ou femme à l’ample giron,
en la voyant ne la reconnut.
Finalement elle atteignit
la maison de Kéléïos le sage,
qui régnait alors sur Éleusis aux bonnes senteurs.
Elle s’assit sur le bord du chemin, le cœur malheureux,
près du Puits-aux-Filles,
où les habitants venaient chercher l’eau
à l’ombre – car au-dessus d’elle,
poussait un bel olivier.
Elle ressemblait à une vieille chargée d’ans
qui ne peut plus
enfanter, ou jouer le jeu
d’Aphrodite couronnée.
Telles sont, chez les rois qui disent le droit,
les nourrices
des enfants ou les intendantes
dans les maisons où les bruits résonnent.
1:Autre nom de Déméter, peut-être le nom primitif:Déméter semble formé de Dè- et de -meter (qui signifie évidemment mère)
2: Hadès
v.47-104
]]>Enlèvement de Perséphone par Hadès; Hymne 2, pour Déméter ; Hymnes Homériques ; Hésiode
Je commence le chant de Déméter,
déesse de majesté,
ses cheveux sont beaux, fines les chevilles
de sa fille, qu’Aïdoneus1
a soudain prise ; et Zeus au tonnerre
y consentait, lui qui voit loin.
A distance de Déméter (qui a
un couteau d’or, des fruits superbes)
jouant avec les filles d’Océan
(que leurs seins sont beaux)
elle cueillait des fleurs,
roses, crocus et violettes aimables
(dans une prairie d’herbe douce),
flambes d’eau, jacinthes
et ce narcisse2, piège pour les filles
(elle est comme fleur nouvelle)
Zeus la voulait, terre l’a fait pour plaire
au Maître du Large Accueil1.
Merveille lumineuse ;
tous frémissaient en la voyant,
tous:dieux qui vivent à jamais,
hommes qui vont mourir.
A partir de la racine
cent têtes venaient à fleurir
et le parfum le plus doux faisait sourire la terre
et, par-dessus, le ciel immense,
et les vagues salées de la mer.
Elle soudain tressaillit3,
leva ensemble les deux mains
pour prendre ce beau jouet ;
le sol s’ouvrit, où l’on chemine.
C’était dans le plaine de Nysa ;
là bondit le Maître du Large Accueil,
sur ses chevaux immortels,
fils de Kronos (il a beaucoup de nom).
Il la prit (elle ne voulait pas)
sur son char doré
et elle pleurait ; et elle cria
à pleine voix et son cri montait,
elle appelait le Kronide son père
là-haut dans sa majesté.
Personne cependant parmi les dieux
ou parmi les hommes qui meurent
n’entendit sa voix, pas même
les Oliviers avec leurs fruits luisants.
Seule la fille de Persée,
car elle a le cœur tendre,
entendit dans sa caverne,
Hécate au bandeau magnifique,
ainsi que le prince Soleil,
noble fils d’Hypérion,
la fille qui appelait son père
le Kronide. Mais lui,assis loin de tous les dieux
dans un temple tout rempli de prières,
recevait les belles offrandes
que lui faisaient les hommes qui meurent.
C’est selon le plan de Zeus
que l’enlevait par force
le frère de son père, Maître des foules,
Maître du Large Accueil
sur ses chevaux immortels,
fils de Kronos (il a beaucoup de noms).
Tant que la déesse put voir
la terre et le ciel plein d’astres
et la mer poissonneuse
avec ses forts courants
et les rayons du soleil,
elle avait espoir de retrouver
sa mère aimante et les tribus
des dieux qui vivront toujours ;
toujours un espoir consolait
son grand cœur affligé.
Criaient les cimes des montagnes
et les gouffres de la mer
en écho à cette voix éternelle.
Et sa mère souveraine l’entendit.
Une souffrance aiguë lui prit
le cœur, le bandeau sur ses cheveux
superbes, elle le déchirait,
de ses propres mains,
sur ses épaules elle jeta
une mante bleu de nuit,
comme un oiseau elle partit
sur la terre et sur la mer,
pour cherche ; mais personne
ne consentait lui dire
la vérité, ni parmi les dieux,
ni parmi les hommes qui meurent.
Il n’était pas un seul oiseau
qui fût pour elle annoncier véridique.
1: Hadès
2: voir l’article sur Narcisse dans la rubrique symbole
3:Le verbe Grec exprime l’idée de l’effroi sacré, de ce sentiment bouleversant, émerveillement et terreur, qui s’empare d’un être humain quand il se trouve face au divin. Ce sentiment est appelé « Thambos ». Expérience fondamentale de la pensée religieuse des poètes.
v.1-46
]]>